Depuis un an, les Institutions européennes réfléchissent à l’avenir par le biais d’une Conférence intégrant un large panel de citoyens. La démarche participative s’est clôturée le WE dernier par deux séances plénières du Parlement européen. Un Parlement qui soutien à une large majorité les propositions finales visant à enclencher des réformes de grande envergure. A cette occasion, nous nous sommes immiscés dans les coulisses de l’un des services essentiels à la bonne communication. Celui des interprètes. Rencontre avec un multilingue régional de la cabine francophone.
Laurent Massaut fait partie des 250 fonctionnaires interprètes et des 1.500 indépendants qui arpentent régulièrement les couloirs du Parlement européen à Bruxelles. Aujourd’hui, l’hémicycle est vide car la séance plénière se déroule à Strasbourg, l’un des autres sièges de nos institutions européennes. Les cabines qui ceinturent la salle sont néanmoins en activité. Nous sommes ici au cœur du dispositif des interprètes.
« A Bruxelles pour le moment, c’est une séance plénière de la Conférence sur l’avenir de l’Europe. Les intervenants sont à Strasbourg mais les interprètes sont ici à Bruxelles. Il y a 24 langues officielles et nous travaillons en général à 3 par cabine. Donc cela représente environ 75 interprètes en fonction pour le moment. »
« On peut ressortir assez lessivé d’une séance. C’est un travail qui demande énormément de concentration. On doit écouter ce qui se dit, parler, prendre des notes parfois, … C’est un travail cérébral assez intense. »
Les interprètes assument la mission de multilinguisme des institutions qui impose que chaque intervenant, dirigeant, commissaire, parlementaire ou citoyen, puisse parler la langue de son choix. Avec 24 langues officielles, les combinaisons possibles sont donc très nombreuses et les relais, entre collègues et entre cabines, souvent indispensables.
« Personnellement, je maîtrise l’anglais, le néerlandais, l’italien et le danois que je couvre vers ma langue maternelle, le français. Nous sommes à 3 dans la cabine et on assure environ 12 ou 13 langues. »
Les interprètes du Parlement sont bien entendu soumis à un devoir de réserve sur le contenu des débats et discussions tenus à huis clos. Si leur fonction est exigeante et nécessite préparation et concentration, elle les place aussi en témoin privilégié de l’histoire européenne.
« D’un côté, c’est vrai, on a le sentiment de participer à l’histoire européenne. D’être une petite souris présente lors des grands moments de l’histoire. En ce qui me concerne, j’ai aussi l’impression de contribuer modestement au gigantesque puzzle qu’est la construction européenne et qui fait que dans l’Union on vit en paix depuis la fin de la seconde guerre mondiale. »
« J’ai un souvenir récent et fort dans le cadre de mon travail. J’étais en cabine lors de la dernière séance avec les députés britanniques lorsque tout le monde dans l’hémicycle s’est mis à chanter « ce n’est qu’un au revoir ». C’était un moment assez poignant. Mais parfois aussi des moments moins médiatisés sont très prenants. Par exemple lorsque des citoyens viennent s’exprimer avec leur vécu, leurs expériences, leurs tripes. Ce sont des instants où l’on a la chair de poule. »
Si le travail des Institutions européennes vous intéresse, sachez qu’une journée portes-ouvertes, avec visite du Parlement, de la Commission et du Conseil, est organisée à Bruxelles ce samedi 7 mai.
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