Jusqu'au 30 novembre prochain, le cercle d'Histoire Henri Guillemin à Haine Saint Pierre propose une exposition fruit d'une collaboration avec d'autres cercles d'Histoire. Reconnaissance aux Justes du Centre et d'ailleurs.
Mettre en lumière des héros restés trop longtemps dans l'ombre
L'exposition « Reconnaissance aux Justes du Centre et d’ailleurs » vise à redonner visage et voix à celles et ceux qui ont aidé des familles juives pendant la Seconde Guerre mondiale. Pour les historiens louviérois, manageois et morlanwelziens, il s'agit d'une démarche essentielle.
« On s'est dit, après mûres réflexions, que si on ne le faisait pas, ça allait tomber dans le tiroir aux oubliettes, parce que les témoins de l'époque sont disparus. Il ne reste que quelques enfants qui ont connu cette époque. » — Achille Van Yperzeele, président du Cercle d'Histoire.
Des enfants cachés qui témoignent
Parmi les témoins présents, certains étaient alors des enfants cachés. Denise, née en 1943, fut dissimulée dans quatre lieux différents. Trop jeune pour se souvenir de tout, elle conserve cependant des liens profonds avec Renée et Oswald Darquennes, Andrea Staquet et sœur Marie André.
« J’ai gardé des liens avec ma marraine, la sœur qui s'occupait de moi à Notre-Dame de la Compassion, et aussi avec Renée et Oswald Darquennes, chez qui mes parents étaient cachés. Ces liens ont perduré jusqu’à leur décès. » — Denise Luffman
Une exposition façonnée par les récits
Photos, courriers et registres constituent le cœur de l'exposition. Ces documents racontent le parcours d'hommes et de femmes qui ont pris d'énormes risques pour protéger des vies.
« On a fait parler le cœur : on s'est attaché à l'humain et on a tenté d'expliquer la manière dont ces personnes accueillaient et faisaient vivre ceux qu'elles cachaient. » — Achille Van Yperzeele.
Un réseau d'entraide discret mais vaste
Les recherches ont mis au jour un réseau d'aide fait d'ingéniosité, de culot et de courage. Il est toutefois difficile d'en mesurer l'ampleur exacte.
« Les Justes reconnus localement ne sont que la pointe de l'iceberg. Pour dix Justes identifiés, on peut estimer qu'il y avait probablement deux cents personnes derrière, ayant agi de la même manière. »
Chiffre marquant :
Deux Louviérois, dénoncés puis déportés, auraient permis de sauver entre 30 et 40 vies.
Retrouvez toutes ces histoires et bien d'autres encore jusqu'au 30 novembre au Cercle d'Histoire Henri Guillemin (ancienne gare d'Haine-Saint-Pierre).
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