Erika Van Wymeersch est devenue championne d'Europe juniors en Boxe Thaï à Athènes samedi dernier. La louviéroise ne cesse d’impressionner sur le ring, mais c’est loin des projecteurs que se joue son quotidien.
Entre les entraînements intensifs, le soutien de sa famille, les conseils de son coach sans oublier ses études, Erika construit pas à pas sa carrière de championne tout en restant une adolescente comme les autres. Plongée dans les coulisses d’une vie à cent à l’heure.
C’est au pied de l’Acropole, dans une salle surchauffée et entièrement acquise à la cause de la boxeuse locale Evdokia Vadasi, qu’Erika Van Wymeersch a livré son dernier combat de l’année. La Louviéroise n’a pas tremblé. En deux rounds, l’affaire était pliée. Une victoire nette, expéditive, qui lui permet – comme en 2024 – de réaliser un triplé : championne de Belgique, championne d’Europe et championne du monde juniors, à seulement seize ans.
Erika n’est plus une promesse. Elle est désormais un phénomène.« Ce qu’elle fait, c’est exceptionnel », souligne son coach Lucas Buonopane. « Tout le travail à la salle, les sacrifices, son environnement… tout porte ses fruits. »
Interrogée sur son avenir, la jeune championne reste lucide.« J’aimerais devenir professionnelle, bien sûr. Je vais tout faire pour ça. » Son coach tempère : « Elle n’est pas encore à maturité sportive. Avec l’arrivée de la boxe thaï aux Jeux de Brisbane en 2032, l’objectif, c’est d’y être, pas de regarder à la TV. »
De la danse classique au ring
Avant de briller sous les projecteurs, Erika évoluait sur un tout autre terrain : la danse. Un choix qui avait surpris ses parents.
« On n’y croyait pas du tout au début », confie sa maman. « Elle venait du classique… On s’est dit : comment va-t-elle encaisser les coups ? Finalement, c’est elle qui nous a surpris. »
C’est son petit frère, Aléandro – également médaillé européen – qui l’a entraînée vers le muay-thaï et le kickboxing. « J’ai commencé, et elle a voulu me suivre », sourit-il. Une influence décisive.
Une vie réglée comme un combat
Avec cinq à six entraînements par semaine, des compétitions en Belgique et des déplacements internationaux, Erika vit pour son sport. Mais hors de question de délaisser l’école.Étudiante en nursing à l’Institut technique Saint-Joseph du Roeulx, elle peut compter sur l’implication de ses professeurs.« On veille à ce qu’elle ne soit jamais dépassée », explique Christophe Cotman qui enseigne les Sciences. « Elle est humble, appliquée, discrète… On ne savait même pas qu’elle était sportive de haut niveau au début ! »
Ses camarades, eux, la soutiennent au quotidien.« On lui explique, on l’aide à remettre les choses en ordre », disent-ils. Erika, elle, a trouvé son rythme : entraînement, étude, devoirs… sans jamais lâcher.
Celya, la soeur de combat
Dans l’ombre d’Erika, un soutien essentiel : Célya.Les deux boxeuses s’entraînent, voyagent, progressent ensemble.« On se comprend sans parler », raconte Célya. « Les sacrifices, les tensions avant combat… on les vit ensemble. C’est une rivalité saine : elle me tire vers le haut et moi vers le sien. »
Erika confirme : « On est comme des sœurs. On partage tout. »
La force tranquille
Derrière son air juvénile, Erika affiche une maturité impressionnante. Pas de pression. Pas d’arrogance.« Gagner rappelle simplement qu’il y aura un prochain combat », dit-elle. « La défaite ? Je l’accepterai. Ce serait difficile, mais c’est le jeu. »
La douleur, elle, fait partie du métier : « C’est une sensation qu’on aime bien, en fait. »
À seize ans, son chemin ne fait que s’ouvrir.« Elle va encore évoluer chez les juniors, puis les U23 », explique Lucas. « En Belgique, elle affronte déjà des filles beaucoup plus âgées. Et ça se passe très bien. On avance pas à pas. Pas question de presser le citron… »
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