Plus de 20 ans après, l’affaire de l’ASBL Proges refait surface.

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Plus de 20 ans après, l’affaire de l’ASBL Proges refait surface.

Une très vieille affaire refait surface, celle de l'ASBL Proges. Une affaire liée à une utilisation présumée frauduleuse de fonds européens fin des années 90 concernant le site du charbonnage du Bois-du-Luc à La Louvière.

Selon nos confrères de La Libre, la chambre du conseil du tribunal de première instance de Charleroi se penchait, mercredi matin, sur la plainte déposée par la banque Nagelmackers et par un citoyen, Jean Rombaux. Une plainte qui vise la Ville de La Louvière (qui est aussi partie civile), Jean Degré, un ancien échevin PS, et Pierre Olivier, l’ancien chef de cabinet du bourgmestre Michel Debauque à la fin des années 90. La décision de la chambre du conseil quant au renvoi de l’affaire devant un tribunal devrait intervenir mi-mai.

Fin des années 90, La Louvière s'associe avec Mons dans le but d’atteindre la taille critique nécessaire pour être éligible à ce programme. Des financements du fond structurel européen Feder dans le cadre du programme Urban II sont ainsi obtenus.

L’objectif de cette manœuvre est de créer, sur le site de Bois du Luc, des projets d'économie sociale tels qu’une couveuse d'entreprise, un institut de formation pour les chômeurs de longue durée, un restaurant multiculturel, des boutiques pour accompagner l'écomusée.

La ville de Mons, via une ASBL, pilote les demandes de subsides. La Louvière crée, à partir d’une ASBL déjà existante, une structure (Proges) capable de gérer les différents projets qu’elle entend développer sur son sol.

Cinq ASBL sont créées. Elles sont gérées, en partie, par Jean Degré, ancien échevin PS louviérois.

Aucun projet du site Bois du Luc ne verra le jour mais l'argent européen, lui, a bien été dépensé. On parle d'emplois possiblement fictifs, de voitures de fonction, de voyages à l'étranger.

La ville de La Louvière bloque les subsides européens restants d’environ 360.000 euros et refuse de les verser à l'ASBL Proges. Celle-ci est alors mise en liquidation en 2001.

C’est à ce moment que la banque Nagelmakers, qui avait avancé de l’argent à l’ASBL Proges avant qu’ils reçoivent les subsides européens, réclame son dû. Cependant, Proges ne peut pas honorer sa dette. Les subsides, selon l’ASBL, ne sont pas tous arrivés et sont bloqués en partie par la ville. Il n’y aurait plus d’argent disponible en caisse.

En 2008, la ville propose une transaction à la banque de 350.000 euros au lieu des 600.000 demandés. D'après la Libre Belgique, cette transaction n'aurait jamais été effectuée. La banque Nagelmakers va en justice, espérant retrouver l'argent avancé. Les avocats des parties incriminées plaident la prescription.

« Dans les réponses apportées aux questions d’Écolo, par d’anciens ministres socialistes Rudy Demotte (ministre-Président) et Paul Furlan (Pouvoirs locaux), les choses sont claires : la Wallonie a versé tous les subsides à La Louvière et les dossiers étaient en ordre. Pour la Région, tous les projets ont été menés à bien. Des réponses qui contredisent les arguments avancés quelques années plus tôt auprès de la banque. En gros, l’Europe a reçu tous les dossiers de la part de la Région, la procédure a jusque-là été faite dans les règles de l’art. L’argent d’Urban II a donc été versé dans son intégralité. Pourtant à La Louvière, on dit l’inverse » explique La Libre Belgique.

Toujours d'après nos confrères, les 300.000 euros d'argent européen bloqué par la ville et jamais dépensé aurait été saisi par la justice en février 2023.


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