À La Louvière et à Braine-le-Comte, les enseignants sont nombreux à avoir répondu à l’appel en cette journée de grève pour exprimer leur frustration quant aux réformes prévues par le gouvernement.
En colère, c’est avec un prospectus que les enseignants de l’école Saint-Joseph de La Louvière attendent les parents d’élèves devant l’établissement ce matin. Un prospectus symbolique pour expliquer leurs craintes de plus en plus nombreuses.
Nous sommes en grève parce que nous sommes inquiets quant aux réformes qui vont être prises par le gouvernement, explique Florence Piron, enseignante à La Louvière. La gratuité va s'étendre à toutes les années du primaire, mais il y aura une réduction des moyens alloués aux écoles.
"On travaille dans des conditions qui sont de plus en plus difficiles"
Des classes surpeuplées, du mobilier parfois vétuste et un manque de personnel criant : voilà les causes principales du mécontentement de ces enseignants. À quelques centaines de mètres de là, à l’Athénée provincial, la qualité de l’enseignement pour les élèves en difficulté est également pointée du doigt.
On se retrouve parfois avec des classes de 35 élèves pour des cours généraux, on travaille dans des conditions qui sont de plus en plus difficiles, témoigne Pino Cantella, enseignant à l’Athénée provincial de La Louvière. On est en train d'instrumentaliser l'école au service du marché et, avec les moyens qu'on a, les élèves qui ont des difficultés vont rester dans cette situation.
2 heures en plus = 1 500 enseignants en moins ?
À quelques kilomètres de là, à Braine-le-Comte, au-delà de la fin des nominations, une autre mesure inquiète plus particulièrement les enseignants : le rajout de deux heures de cours à leurs horaires, une mesure qui, d’après eux, aura un impact direct sur l’emploi.
Un prof dans l’enseignement secondaire preste 20 heures en classe, donc c’est mathématique : si on lui rajoute 2 heures, un prof sur 10 va perdre son emploi, témoigne Camille Van Tomme, enseignante à Braine-le-Comte. Sur toute la Fédération Wallonie-Bruxelles, il y a 15 000 équivalents temps plein, donc ça fait 1 500 enseignants qui vont perdre leur travail.
Des enseignants qui soulignent également le manque de compréhension à leur égard, puisque ces 20 heures ne comptent que le travail en classe et non le travail administratif et de correction qui se fait dans l’ombre. Ils appellent désormais le gouvernement à revoir son projet de réforme, auquel cas d’autres actions pourraient voir le jour prochainement.
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