Plusieurs villes et communes, dont Binche, ont introduit un recours en annulation au Conseil d'État contre le renouvellement du permis d'environnement octroyé à l'aéroport de Charleroi.
L’aéroport de Charleroi a introduit une demande de renouvellement de son permis d’environnement, entraînant une enquête publique au premier semestre 2025.
Neuf communes directement impactées se sont prononcées. Parmi elles, les villes et communes de Fleurus, Binche, Anderlues, Sombreffe et Fontaine-l’Évêque ont émis un avis défavorable.
« Malgré les nombreuses réclamations de riverains et les avis défavorables, le Gouvernement wallon a octroyé un permis d’une durée de vingt ans, sans mécanismes de révision intermédiaire ni encadrement précis. Face à ce constat, plusieurs villes – dont Binche – ont décidé de s’associer pour introduire un recours en annulation au Conseil d’État », communique la ville de Binche.
Une pollution sonore qui agace certains citoyens
L'objectif de la ville est d'obtenir des garanties claires en matière de santé publique, de sécurité et de respect de l'environnement.
La Ville de Binche, située seulement à une vingtaine de kilomètres de l’aéroport, subit des retombées concrètes dont les nuisances sonores. De plus, au niveau de la santé publique, aucune étude épidémiologique sérieuse n’a été réalisée pour mesurer l’impact du bruit et de la pollution sur les habitants, ce qui alimente légitimement les inquiétudes.
Une hausse importante du trafic commercial autorisée par le permis
Durant l’enquête publique, la Ville de Binche a été interpellée par de nombreux citoyens. Leurs préoccupations étaient diverses : peur d’une détérioration de la qualité de vie à long terme si le trafic aérien continuait d’augmenter, absence de mécanismes clairs pour traiter efficacement les plaintes, ...
Le nouveau permis autorise une hausse du trafic commercial, passant de 58.000 mouvements en 2024 à 77.000 en 2041. Or, selon Binche, cette croissance mécanique entraînera davantage de nuisances si elle n’est pas encadrée.
La ville déplore notamment l’absence de clause de révision quinquennale, le manque de garanties en matière de santé publique , des sanctions quasi symboliques face aux infractions constatées (seulement six entre 2021 et 2024, malgré des vols tardifs répétés), et l’incertitude sur l’arrivée de vols long-courriers opérés par des avions plus bruyants.
"Binche entend porter la voix de ses citoyens"
Binche ne s’oppose pas au développement de l’aéroport mais réclame un cadre équilibré et équitable. Pour ce faire, la ville a émis plusieurs recommandations :
- Mise en place d’un couvre-feu strict de 23h à 7h.
- Réalisation d’études sanitaires indépendantes et régulières pour mesurer l’impact du bruit et des particules ultrafines.
- Révision quinquennale du permis afin d’adapter les conditions à l’évolution du trafic et des technologies.
- Monitoring environnemental transparent avec publication annuelle des données accessibles aux citoyens.
- Renforcement du suivi des plaintes, avec un système simple, efficace et suivi par un comité d’accompagnement.
- Sanctions dissuasives en cas de non-respect des règles.
L’aéroport de Charleroi est un atout économique pour la Wallonie, mais il doit évoluer dans le respect des habitants, de leur santé et de leur qualité de vie. Ce débat dépasse largement les communes limitrophes à l’aéroport : il concerne l’ensemble des territoires survolés et touchés, directement ou indirectement, par l’activité aéroportuaire. Binche entend jouer son rôle en portant la voix de ses citoyens dans ce dossier.
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