Après avoir présenté ses conclusions aux riverains, aux agriculteurs et aux mandataires locaux, l’experte canadienne mandatée par le Gouvernement wallon a exposé ce mardi le fruit de son travail sur la Boucle du Hainaut devant les députés wallons en commission du Parlement. Une présentation qui n’a pas pris la même tonalité que celle organisée avec les riverains.
Ce mardi, l’experte canadienne Menelika Bekolo a présenté aux députés wallons de la Commission de l’Aménagement du territoire les conclusions de son étude approfondie sur le projet de Boucle du Hainaut porté par Elia. Projet qui pour rappel prévoit la création d’une nouvelle liaison à haute tension entre Courcelles et Avelgem. Avec un tracé qui concerne, dans la région du Centre, Ecaussinnes, Soignies, Braine-le-Comte et Seneffe. Le 25 janvier dernier, l’experte avait rencontré, en visioconférence, les riverains regroupés au sein du collectif Revolht, les représentants politiques locaux et les agriculteurs.
Mais, selon Revolht, la tonalité des deux réunions a été bien différente. En effet, si lors de la rencontre avec les riverains, l’experte n’a pas totalement écarté le projet alternatif défendu par Revolht en le considérant comme « envisageable mais nécessitant d’autres études approfondies », face aux député cette alternative est devenue « envisageable mais non pertinente ».
Changement de positionnement
« En une semaine, l’experte a donc eu le temps de faire ce qu’elle n’a pas eu le temps de faire en 3 mois dans son rapport final et qu’elle considère que seule Elia est capable de faire : analyser en profondeur la proposition de l’asbl Revolht », pointe le collectif. « Pour rappel, en page 35 de son rapport final, nous pouvons lire : « Par conséquent, l’auteur ne peut donner un avis sur la faisabilité technique (électrique) des options proposées dans les documents de REVOLTH car pour cela, il faudrait que des études de comportement du réseau complètes soient réalisées qui ne peuvent pas être faites dans le cadre de cette expertise compte tenu de la complexité de ces options et du temps que cela implique. »
Pour Revolht, en une semaine, l’experte a donc modifié la présentation de son étude.
Un changement de positionnement que n’explique pas directement Revolht même si les regards des riverains se tournent vers Elia. « On sait que les échanges entre l’experte et Elia ont été nombreux ces derniers mois, notamment pour la réalisation de l’analyse du projet de « Boucle du Hainaut ». Le comportement plus que limite d’Elia a de nombreuses fois été démontré dans ce projet. Elia qui n’hésite pas à donner des coups de téléphone et à multiplier les rencontres quand c’est nécessaire… » épingle Revolht.
Les politiques comme témoins
L’ASBL qui fédère les riverains opposés au projet se tourne désormais vers les élus et plus particulièrement ceux qui ont assisté aux deux présentations afin qu’ils pointent les différences entre les conclusions présentés aux riverains et celles exposées au Parlement wallon. Ce que certains ont d’ailleurs déjà fait. Une demande similaire sera formulée au ministre wallon de l’Aménagement du territoire Willy Borsus. Un ministre qui, selon Revolht, a dû recadrer à plusieurs reprises l’experte lors de sa présentation aux riverains pour son comportement hautin et dénigrant.
A. Laurent
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