La Louvière Centre traverse une nouvelle zone de turbulences. Entre forfaits en cascade et révélations judiciaires impliquant un ancien dirigeant, le club du Centre se retrouve une fois de plus plongé dans l’incertitude.
Déjà privé de rencontres dans toutes les catégories la semaine dernière, le club évoluant au stade Raymond Dienne se retrouve une fois encore sous le feu des projecteurs. Ce dimanche, c’est l’équipe de P4 qui a été contrainte au forfait, malgré les récentes déclarations rassurantes de la direction.
Fred Salem, le responsable du club, avait reconnu un retard administratif lors de l’émission Cfoot (enregistrée le 17 décembre et diffusée ce soir), évoquant une facture impayée finalement réglée avec un jour de retard. Une version des faits qui semble aujourd’hui contredite par la réalité du terrain.
Simple bourde administrative… ou conséquences judiciaires ?
Derrière ce nouveau forfait, une question se pose : s’agit-il d’un énième dysfonctionnement administratif ou des premières conséquences d’un conflit judiciaire bien plus profond ?
En début de semaine, la presse écrite régionale révélait qu’un procès a été intenté par Steve Pischedda, ancien directeur sportif du club, devant le tribunal de l’entreprise de Mons. Contacté ce dimanche, l’intéressé a accepté de livrer sa version des faits :
« En mai 2024, afin d’obtenir la licence N1 et espérer une montée – qui n’a de toute façon jamais eu lieu sportivement – j’ai payé la CBAS ainsi que plusieurs dettes du club auprès de différentes instances : ONSS, précompte professionnel, etc. »
En contrepartie, l’ancien directeur sportif affirme avoir reçu l’assurance que Serge Aurier, principal soutien financier, reprendrait ses versements afin de le rembourser au plus tard en juillet 2024.
« J’ai avancé 17.500 € pour permettre l’obtention de la licence. Ensuite, faute de liquidités, j’ai encore injecté 22.000 € pour les équipements de l’équipe première. Je tenais surtout à ce que les enfants, qui avaient payé leur cotisation, ne se retrouvent pas sans équipement. »
À cela s’ajoutent un stage pour l’équipe première, l’achat de matériel (buts, équipements divers) et d’autres frais :
« Au total, j’ai investi un peu plus de 50.000 €. »
Toujours selon Steve Pischedda, seuls 10.000 € lui auraient été remboursés. Depuis lors, plus rien.
« À partir de juillet 2024, j’ai commencé à réclamer mon dû. Après mon départ du club en novembre, j’ai même proposé un plan de paiement. Ils ne l’ont jamais respecté, pas une seule traite. Ensuite, plus aucune réponse : ni aux messages, ni aux recommandés. Donc j’ai pris la décision de les attaquer au tribunal pour récupérer l’argent que je leur ai prêté. »
Depuis la médiatisation de l’affaire, les témoignages se multiplient :
« J’ai reçu une cinquantaine de messages de personnes à qui le club doit de l’argent. Le fait que mon histoire soit sortie va pousser d’autres créanciers à se manifester officiellement. »
Au milieu de cette tempête extra-sportive, le staff tente de préserver le groupe. Le coach de La Louvière Centre, Sébastien Conte, se veut mesuré mais pas résigné :
« La trêve nous permet de prendre des forces mentalement et physiquement. Le groupe est motivé pour se remettre au boulot et continuer à montrer un visage positif au niveau du contenu et des résultats, car rien ne sera facile. Pour tout le reste, on fait confiance au club. »
La direction attend, l’avenir reste flou
De son côté, la direction de La Louvière Centre affirme attendre le retour de son avocat et conteste avoir conclu un engagement écrit avec Steve Pischedda. Un communiqué officiel devrait être publié dans les prochains jours.
Mais dans l’immédiat, le club du Centre traverse une nouvelle période sombre. Alors qu’un renouveau sportif semblait poindre, cette nouvelle bombe en coulisse pourrait bien sonner le glas du matricule 213.
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