La balle pelote fait désormais partie des chefs d’œuvre du Patrimoine oral et immatériel de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Une reconnaissance importante pour les adeptes de ce sport populaire. L’occasion pour certains de mettre un nouveau coup de projecteur sur la discipline et perpétuer sa pratique.
350, c’est le nombre de sociétés de balle pelote que l’on comptait en Belgique en 1990. Un nombre retombé à 120 en 2023. Ce jeu devenu sport a fait vivre le cœur des villages hennuyers et bruxellois pendant des décennies, avec ses codes, ses traditions. Il est aujourd’hui menacé de disparaitre. Pour l’historien Benoit Goffin, la sauvegarde de ce patrimoine était urgente.
« Ce qui est important dans ce dossier, c'est la transmission. La transmission de gestes, l'apprentissage, la transmission de cette culture. Evidemment, quand on réalise un tel dossier, il faut montrer l'attachement, le consentement, le soutien de la communauté. D'où une trentaine de lettres qui ont été reçues. Je n'ai même pas dû solliciter. Ça montre cet attachement, cette joie quand la reconnaissance a été actée le 7 décembre. », Benoît Goffin, historien et auteur du dossier de reconnaissance.
Le 7 décembre 2023, une date qui restera dans les annales du monde ballant. Le comité du Tilburck de Braine-le-Comte s’est associé à cette candidature. Si les sociétés de balle pelote et les ballodromes sont moins nombreux aujourd’hui, le Tilburck traverse les années et reste un rendez-vous incontournable des amoureux de la petite reine blanche chaque été, depuis plus de 50 ans.
« La rénovation de la Grand-Place de Braine le Comte se profile. Nous avons été conviés aussi autour de la table pour voir comment on allait l’organiser. Nous avons tenu compte du ballodrome parce que c'est unique au monde. Livrer en dehors de l'ancien porche de l'hôtel d'Arenberg, c'est magnifique ! Les livreurs de la balle pelote adorent livrer de ce ballodrome. », Henri-Jean André, trésorier du comité Tilburck
En chanson, en littérature, dans les arts plastiques, la balle pelote a inspiré de nombreux artistes, autre preuve de l’attachement populaire à la discipline. Avec son entrée dans la liste des chefs d’œuvre du Patrimoine oral et immatériel de la Fédération Wallonie-Bruxelles, l’objectif est de pérenniser sa pratique en rencontrant notamment les jeunes générations.
« La relève n'est pas assurée mais elle est possible. Quand je vois le coup de projecteur suscité par cette reconnaissance, je suis optimiste. Il y a surtout une prise de conscience de travailler entre les sociétés de jeu de balle et le monde de l'éducation. Si on n'a pas un de ces deux acteurs, la partie sera perdue. Mais je suis optimiste. On jouera encore à la balle à l'avenir dans nos régions. », Benoît Goffin, historien et auteur du dossier de reconnaissance.
Un espoir qui renait pour ce sport dont les mots et les sons qui lui sont étroitement liés résonnent encore quelque part sur les places des villages.
M. Pintus