Fabienne Marchand vient d’obtenir le titre de Lauréate du Travail. Ce brevet récompense ceux qui sont considérés par leurs pairs comme « travailleurs méritants ». L’occasion pour nous de nous intéresser à ce métier que la moitié des ménages belges sont amenés à côtoyer.
Un hérisson en triste état, un chat qui vient d’être recueilli, un grand griffon vendéen et un bouvier des Ardennes, voilà une partie de la clientèle de Fabienne Marchand ce matin. Diplômée de Cureghem en 86, elle a ouvert son cabinet en 2000.
Malgré un carnet de rendez-vous bien rempli, la véto écaussinnoise est impliquée dans l’Union professionnelle vétérinaire où elle plaide pour un accompagnement des jeunes diplômés, trop rares à embrasser définitivement la profession.
« Les amphithéâtres sont pleins mais une partie des diplômés sont français et retournent chez eux », précise Fabienne Marchand. « Il y a aussi une partie des jeunes qui quittent la profession après 5 ans et se réorientent vers d’autres secteurs que la pratique médicale. »
Les jeunes vétérinaires ne sont plus disposés à travailler pratiquement 7 jours sur 7 et à être disponible en permanence, comme l’étaient leurs aînés. De plus, le métier n’est pas si rémunérateur qu’on le pense par rapport aux heures prestées.
Fabienne Marchand s’est également investie dans « Vétérinaires sans Frontières ». L’association soutient un projet visant à améliorer la santé du bétail en Afrique Sub-saharienne. Avec un heureux effet boule de neige.
« VSF recherche des financements pour offrir une ou deux chèvres à des familles. Elles feront des petits qui pourront être donnés à une autre famille. VSF participe aussi à des campagnes de vaccination pour les bovins qui pourront mieux se nourrir. Cela entrainera une hausse de la production de lait qui pourra être revendu et cela donnera un meilleur revenu aux familles qui pourront envoyer leurs enfants à l’école. C’est un développement global. »
Dans un pays où plus d’un ménage sur deux possède au moins un animal de compagnie, le rôle du vétérinaire est essentiel et ne se limite pas aux soins de l’animal.
« On a un rôle social et humain très important », considère la vétérinaire. « Derrière l’animal, il y a un propriétaire et notre métier ne tient pas compte uniquement de l’animal. On est parfois psychologue, accompagnant, ami… »
E. Verhelle