Binche : le Mumask, un musée ancré dans son époque

Pour sa nouvelle exposition permanente, le Mumask a abandonné le parti pris d’un parcours géographique. « Regards sur les collections » invite le public pour un voyage thématique en 5 étapes. L’homme et la nature, les cycles de la vie et de la mort, les manifestations surnaturelles, le masque et le théâtre et un regard original et pertinent sur les masques du quotidien dont nous parle Sébastien Peel, collaborateur scientifique au Mumask.
 

En tant que musée d'ethnologie, on montre des pratiques masquées du monde, mais également que le masque est devenu un outil du quotidien, un outil indispensable aux fêtes du quotidien. Notamment le masque de divertissement en plastique produit en grande quantité et utilisé par les petits comme les grands.

En 2025, le visiteur n’est plus simplement spectateur du musée. Les moyens techniques mis en place lui permettent d’en devenir acteur. Une démarche qui prend tout son sens, selon Clémence Mathieu, directrice du Mumask.
 

En tant que musée d'ethnologie, c'est très important de pouvoir développer des dispositifs interactifs afin de permettre aux visiteurs de vivre les traditions masquées à travers ces cinq sens. On a, par exemple, une installation immersive qui, à travers une capsule sensorielle, permet de visionner des films qui sont projetés et ressentir les vibrations des rituels masqués dans son corps.
 

A l’occasion de ses 50 ans, le Mumask souhaite informer le public sur les enjeux éthiques relatifs à l’acquisition de masques et le respect de la sensibilité des peuples qui les ont produits.Des pièces Cherokees en sont le témoignage, explique Sébastien Peel.
 

L'histoire de ces masques, c'est un projet de 2024, une mission de terrain où deux de mes collègues se sont rendus en Caroline du Nord pour rencontrer des artistes contemporains autochtones. Elles ont profité de l'occasion pour soumettre à l'expertise des masques de nos collections. Nous avons appris que l'un d'entre eux intervient lors d'une danse sacrée et ne peut pas être vu par des personnes non-initiées. Et donc, ici, il n'est pas directement visible pour le visiteur, nous l'avons caché par un rideau. On laisse le soin aux visiteurs de se positionner et réfléchir si, oui ou non, il va regarder le masque, en fonction de sa sensibilité.

La conception contemporaine de l’exposition et le message véhiculé par le Mumask, l’inscrivent dans son temps. " Regards sur les collections "  est à découvrir dès le samedi 14 juin, avec une journée d’ouverture gratuite enrichie de conférences. Le dimanche 15 juin, l’accès au musée sera libre également.