Les Initiatives Locales d’Accueil ont été encouragées par le pouvoir fédéral le 8 décembre 1999. Les ILA sont des structures d’accueil pour les demandeurs d’asile gérées par les CPAS. A Estinnes, cet outil décentralisé d’accueil a vu le jour il y a 20ans en collaboration avec Fedasil. Les demandeurs d’asile peuvent ainsi être soutenus localement dans leur quotidien en attendant l’issue de leur dossier.
C’est Luc Gaudier, Président du CPAS d’Estinnes de l’époque, qui a enclenché la manœuvre il y a 20 ans à Estinnes. Les demandeurs d’asile peuvent être accueillis par les CPAS en dehors des centres. Décision prise par le fédéral alors que leur nombre augmentait. En 20 ans, les raisons qui poussent les demandeurs d’asile en dehors de leur pays ont évolué.
« C’est positif pour le CPAS car il a un rôle social et humain important. On a pu mettre en placeles choses œuvre pour l’accueil de l’autre ».Commente Catherine Minon (EMC), la Présidente du CPAS Estinnes.
Un logement d’abord, un lieu de vie d’où l’on peut graviter. Les demandeurs d’asile sont soutenus dans leurs démarches et dans leur intégration sociale.
« On accompagne les familles dans tous les aspects de la vie quotidienne » explique Mélanie Chartiez l’ Educatrice en charge du service ILA Estinnes.
Arriver en Belgique, après avoir quitté des pays instables où des violences poussent hors des frontières dans des centres de réfugiés voisins ou gagner un pays en paix d’un coup d’aile d’avion.
« On a étudié le secrétariat à l’ITM de Morlanwelz » expliquent Hasna et Jilana Sulyman, demandeuses d’asile Syriennes
Le profil des personnes en demande d’asile a évolué en 20 ans. Tout comme le monde qui est bien instable et touche particulièrement les femmes.
« Avant c’était beaucoup de jeunes hommes peu qualifiés venant des campagnes. On constate maintenant qu’il y a des jeunes qualifiés et aussi beaucoup de femmes seules avec enfants ou seules tout simplement » explique Catherine Minon (EMC), la Présidente du CPAS Estinnes
On repart de zéro témoignent les demandeurs d’asile qui ont enclenché leur parcours d’intégration : trouver une école pour les enfants, trouver des filières de formation pour un métier ou encore obtenir un permis de conduire bien nécessaire.
« L’assistante m’a aidé à trouver l’équivalence de diplôme. Après j’ai repris les études et j’ai eu mon diplôme ici en Belgique », explique Stephan Masbire, Demandeur d’asile de la République Démocratique du Congo.
Un long chemin pour jalonner un parcours en espérant que les efforts ne soient pas vains malgré une sanction défavorable.
« Jusqu’à présent, nous n’avons pas eu le cas. Si les familles sont déboutées, on travaille sur le retour volontaire dans le pays d’origine ou un pays tiers. » Conclut Mélanie Chartiez l’ Educatrice en charge du service ILA Estinnes
M. De Backer