Au CHU Tivoli, les services d’urologie et de la communication ont décidé de faire passer ce message : non les fuites urinaires ne sont pas une fatalité. Les explications d’Audrey Decroës sur des images de Violette De Bruyère et Nicolas Spada.
Une table, des intervenants médicaux, des affiches, des rafraîchissements. Pas de doute, le hall du C.H.U. Tivoli propose une nouvelle sensibilisation. Les patients et leurs accompagnateurs jette un œil curieux qui souvent se transforme en regard intéressé.
« Je fais du diabète et à cause de ça, j'ai des problèmes de reins, donc j'ai des problèmes urinaires. Parfois, j'ai des petits problèmes d'urine, je ne sais pas me retenir heureusement que je suis à la maison » témoignent deux dames.
Vous l'avez compris, il est ici question d'incontinence. La perte d'urine de manière involontaire, de jour ou de nuit. Selon les études, deux femmes sur cinq connaissent ce type de désagréments. Quand tousser, rire ou tout simplement bouger devient problématique. Des fuites urinaires qui apparaissent provoquées par de nombreux facteurs.
« L’âge est un facteur aggravant. Il y a le nombre de grossesses. La ménopause. Le tabagisme aussi parce que les femmes qui fument, toussent énormément, donc sollicitent leur plancher pelvien. Il y a l’activité physique, il y a le surpoids » énumère le Docteur Frederika Deneft, urologue au CHU Tivoli.
Quelques changements d'habitudes d'abord, notamment en matière d'hydratation. Des pistes médicamenteuses et même chirurgicales sont également envisageables. Mais la solution la plus efficace est sans aucun doute la rééducation périnéale, Comprenez des séances de kinésithérapie. Reste une question quand faut-il véritablement s'inquiéter ?
« J'ai envie de dire que toute fuite urinaire est anormale, donc on peut consulter très rapidement. Mais on sait que globalement, il y a cinq à dix ans d'évolution avant que les patientes ne consultent. C'est un sujet tabou, elles ont honte, elles considèrent que c'est un signe de vieillissement de laisser aller » explique l’urologue.
Alors que oui, ce type de problème peut tout à fait être réglé. En matière de rééducation, par exemple, il faut compter en moyenne 18 séances à raison d'une par semaine pour être totalement débarrassée de ces fuites. Et surtout, recommandation du médecin, ne pas se tourner vers la solution qui semble la plus naturelle.
« C'est de mettre des protections de plus en plus épaisses en se disant ma maman, c'est comme ça, ma grand-mère, c'était comme ça. Il y a une espèce de fatalité. Et d'autre part, si vous regardez bien, les pubs pour tous ces produits de protection, il est mis en dessous : ‘Ceci est un dispositif médical’. Et donc dans la tête des patients, un dispositif médical, c'est le traitement » conclut le Docteur Deneft
C'est pour venir à bout de cette méconnaissance que la journée de sensibilisation sur l'incontinence était organisée au C.H.U. Tivoli. Rappelons qu'en moyenne, deux femmes sur cinq souffrent de fuites urinaires.
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