Depuis le 7 mars dernier et l'annonce du groupe Delhaize, les actions se sont enchaînées dans les magasins de l'enseigne toujours intégrés mais menacés par la franchisation. Les négociations entre direction et syndicats ne donnent rien. La semaine dernière, une proposition a été avancée par le groupe Delhaize, proposition qui n'a pas été accueillie avec beaucoup d'enthousiasme. Sur le terrain, les actions continuent même si la mobilisation est de plus en plus compliquée comme ont pu le constater Audrey Decroës et Thomas Jadin.
Un nouveau manque de respect vis à vis des travailleurs, c'est de cette manière qu'a été ressentie la dernière proposition du groupe Delhaize. Selon la déléguée SETCa, qui représente les travailleurs des enseignes intégrées D'Epinois et de Morlanwelz. La prime promise est une manière de se débarrasser des plus anciens employés.
« Il leur donne une prime de 10 000 €, brut. Ça équivaut à 227 € par année d'ancienneté. Et si la réforme des pensions se concrétise et s'ils arrivent jusqu'à 65 ans, ils ont beaucoup plus que ça » déclare Monika Angerman, la déléguée Setca des magasins Epinois et Morlanwelz.
Un manque de considération qui motive la déléguée à continuer le combat. Ce samedi, c'est la fermeture du magasin de Morlanwelz qui était prévue. Les actions se font désormais dans la plus grande discrétion. Personne n'est mis au courant.
« Je viens le matin, je ferme le magasin, j'attends les huissiers et si le personnel qui travaille sort, je suis bien contente. S'il ne sort pas, c'est pas grave, je serai là tout seul. Il n'y a pas de souci » ajoute la déléguée.
Et cette manière de procéder s'explique par le climat compliqué qui règne après plus de sept mois de combat entre la délégation et les travailleurs.
Des travailleurs qui ne désiraient pas s'exprimer à notre micro mais qui ont fait entendre leur mécontentement, leur volonté de travailler, invitant les clients qui se présentaient à entrer dans le magasin. Le dialogue avec la déléguée syndicale est tendu, chacun ayant sa vision du conflit qui oppose les organisations syndicales et la direction de Delhaize.
« C'est très dur parce qu'il n’y a pas beaucoup des délégués. Ils sont en congé et ils sont malades. Oui, il y a beaucoup de personnel qui sont très fidèles depuis le 7 mars. Mais voilà, de plus en plus, les gens lâchent, ils abandonnent. Ils ont peur aussi. Parce que voilà, ils ont les familles, ils ont les factures à payer, ils ne savent pas ce qui va se passer. Il y a des menaces dans les magasins, par la direction. Si tu fais des grèves, fais attention ! Après les franchisés, ils auront un dossier. Mais moi je suis là depuis le 7 mars et je ne bougerai pas tant que Delhaize ne commencera pas à respecter le personnel » conclut Monika Angerman.
Un nouveau conseil d'entreprise est prévu le lundi 2 octobre.