Au Carnaval, qui dit chapeau pense à celui du gille. Mais les dames ont aussi leur coiffe qui mérite également la plus grande attention. A La Louvière, Valérie Formery propose ses créations originales depuis plus de 10 ans.
C’est un jour important pour Camille et Anne-Marie. Elles viennent chercher les chapeaux commandés chez Rosalie Bibi. Une surprise de la petite-fille à son aïeule.
Anne marie qui se souvient de son premier carnaval, en 1946 à Binche, à l’âge de 5 ans, a vu évoluer le soin porté au chapeau.
« Il y a beaucoup de couleurs, ils sont mieux décorés. Il y a une recherche maintenant ! » estime Ane-Marie Jauniaux
Ces couvre-chefs sont l’œuvre de Valérie Formery. Les couleurs, les matières, la décoration, c’est aussi une histoire de grand-mère.
« En fait, ma grand-mère était modiste. Donc quand j'étais petite, se rappelle Valérie Formery, je jouais déjà avec les matières, avec les rubans et j'aimais beaucoup ça. Et puis, j'ai toujours aimé les chapeaux. »
Et sa passion la conduira à suivre une formation de chapelière en promotion sociale.
Aujourd’hui, elle créé ses chapeaux en feutre ou sisal de A à Z.
Le cône de feutre est posé sur la forme, travaillé à la vapeur. Après le séchage de minimum 24h, il sera démoulé et le travail de décoration pourra commencer.
« En général, pour un carnaval, je crée toujours une base à la collection de l'année. Donc ça me permet d'avoir cinq ou six modèles de base que je peux proposer. Et puis les dames souhaitent soit l'agrémenter aux couleurs et à la thématique du costume de leur époux, soit pour assortir un manteau, un foulard etc. Donc en général, mes clientes viennent avec des demandes assez personnelles. »
Le travail artisanal comprend aussi les conseils et un essai pour éventuellement ajuster le tour de tête. Tous les chapeaux ne conviennent pas à toutes les têtes.
« L'idée, c'est vraiment de faire du sur-mesure et de proposer quelque chose qui est adapté à la cliente, tant à son visage, à sa morphologie, puisqu'une grande personne aura besoin d'un certain volume sur la tête et au contraire, une dame plus petite aura besoin de quelque chose de plus petit, adapté à sa silhouette. »
Une fois la fête passée, le chapeau trouvera une place bien en vue chez ses clientes. La création originale devient un objet de décoration.
« Ces créations sont tellement belles ! s’enthousiasme Camille Vilain, la cliente qui accompagnait sa grand-mère. Donc on les expose dans la maison et elles sont toujours là. Et tous les jours, c'est un véritable bonheur de les voir… Particulièrement à la période du Carnaval. Là, on se rappelle des souvenirs et c'est un moment particulier de mettre son chapeau. »
Quant au prix, il dépend évidemment du nombre d’heures et de la richesse de la décoration. Mais comptez entre quelques dizaines d’euros à quelques bonnes dizaines d’euros pour une création chic et unique.