Le rapport d'incidences environnementales sur la Boucle du Hainaut est actuellement présenté aux CCATM des 14 communes concernées. Selon ceux qui ont pu le lire, il néglige l'option de l'enfouissement de la ligne haute tension. Que dit plus précisément ce rapport ? Nous sommes allés le feuilleter...
Courant alternatif ou continu, en aérien ou en souterrain ? Ces hypothèses sont bien longuement étudiées dans les centaines de pages du Rapport sur les incidences environnementales rédigées par le bureau d’études indépendant désigné par Elia.
L’étude reprend les rapports des experts déjà consultés qui estimaient non adapté l’enfouissement en courant continu.
La ligne aérienne en courant alternatif est jugée « très mature », présentant une probabilité de défaillance plus faible que les autres technologies et une « probabilité de rupture de pylônes acceptable. »
Le coût des investissements est aussi comparé. Par rapport à l’alternatif aérien, il est multiplié par 6 pour le souterrain et par 9 pour l’aérien continu et par 11 pour la ligne souterraine en continu. Un chiffre qui s’explique par l’importance des stations de conversion.
Résumé : l’alternatif souterrain présente des limites par rapport à la longueur et la tension du projet Elia et le courant continu présente une technologie « immature ».
Le rapport souligne toutefois que l’impact visuel est moindre en cas d’enfouissement et que le courant continu ne produit pas de champ magnétique.
Le bureau d’études estime que l’aérien alternatif validé par les experts permettra d’assurer « une liaison fiable (…) la fiabilité constituant, nous citons toujours, un des besoins principaux de la liaison ».
Le rapport n’exclut pas totalement un enfouissement de la ligne mais il serait très partiel. En cause : l’instabilité qu’il créerait vu la longueur et la puissance de la ligne.
Elia estime que 8 des 85 km pourraient être enterrés en deux tronçons vu le surcoût de l’enfouissement.
Le bureau d’études considère lui que trois tronçons totalisant 8 km pourraient être enfouis.
Le rapport recommande l’enfouissement sous les paysages exceptionnels, à proximité d’éléments patrimoniaux ou près des habitations.
Ce serait le cas près de Cambron Saint Vincent, à partir du zoning de Soignies à cause des éoliennes et du parc classé de Salmonsart et à Seneffe à proximité de la ferme classée de Renissart et du château Scrawelle.
Soit 3 tronçons totalisant plus de 11 km. Si la technique hybride aérien-souterrain est retenue, il y aura de l’arbitrage dans l’air.