Dans quoi les cafetiers louviérois serviront-ils les consommations ce samedi à l'occasion de la soumonce en batterie ? Entre la proximité de l'événement, les obligations légales et les décisions de la commune, la situation est loin d'être claire comme ont pu le constater Audrey Decroës et Carlo Schirosi.
Nous sommes le jeudi 19 janvier. La première soumonce louviéroise se déroule ce samedi 21 janvier. Et c'est ce mercredi 18 janvier que les cafetiers louviérois se sont vu communiquer les règles applicables en matière de services lors des festivités. Un timing des plus serrés qui suscite pas mal de réactions, entre incertitude, crainte et exaspération.
« On ne sait pas quoi. Parce que, en haut, j’ai encore plein de gobelets ou les autres gobelets, je n’'en ai pas. Prévenir les gens trois jours avant l'événement de la manière dont on doit travailler, surtout qu'elle n'est pas réalisable en trois jours » témoignent deux cafetiers louviérois.
On le sait, depuis ce 1ᵉʳ janvier, l'utilisation des gobelets en plastique à usage unique est interdite. Le service au verre était quant à lui limité dans le temps et l'espace. Restait le recours aux gobelets réutilisables. Le courrier transmis hier a fait le point sur les solutions autorisées.
« On nous demande de travailler au verre jusqu'à 8 h. On peut aussi après 20 h mais si on le fait, on doit mettre une personne agréée, c'est à dire que ça coûte plus ou moins 3, 400 € par jour. Je ne tiens pas à le faire et on a toujours travaillé aux gobelets jetables, ici d'ailleurs, c’est écrit, ils sont 100 % recyclables. Et là, on nous prévient qu'on devrait travailler avec des gobelets réutilisables. En trois jours, on ne sait pas les obtenir. Et les gens qui vont prendre les gobelets qui vont partir avec, il va falloir combien de gobelets ? Je ne sais pas, moi, comment ça va aller » ajoutent les deux tenanciers.
Si tous les cafetiers louviérois ne désirent pas s'exprimer devant les caméras. En coulisses, ils échangent leur ressenti et le comportement qu'ils adopteront ce samedi lors de la soumonce est presque généralisable. Même si certains envisagent de carrément rester portes closes, la grande majorité travaillera comme avant. Une décision assumée, mais parfois source de crainte.
« Comme les autres années, avec les gobelets jetables, 100% recyclables parce qu’on ne sait pas faire autrement. Je ne suis pas le seul. On se concerte entre collègues, que voulez-vous qu'on fasse. Même si je voulais travailler au verre avec un gars ‘sorteur agréé’ au prix que je viens de vous dire, je n'ai pas assez de verres, il fallait s’arranger avant. Ce n'est pas trois jours avant qu'on peut se mettre en ordre pour une décision pareille. Certains vont mettre les gobelets et si on vient nous contrôler, qu'on nous donne une amende. C'est ça le problème ! » concluent les deux cafetiers louviérois.
Une situation problématique qui préoccupe fortement les cafetiers à l'avant-veille de la première soumonce. Pour la suivante, ils l'espèrent, le laps de temps permettra de mettre en œuvre des solutions véritablement réalisables.