Pentecôte : portrait du Suisse de Soignies

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Ce lundi, la procession Saint Vincent emmènera plus de 800 participants dans les rues de Soignies. Parmi eux, un personnage présent depuis 20 ans : le Suisse. Qui est-il ? Réponse dans cette séquence signée Audrey Decroës et Violette De Bruyère.

La procession historique de la Pentecôte à Soignies compte plus de 800 participants et parmi eux, un personnage quelque peu énigmatique. Il s'agit du Suisse. Pour comprendre la présence de ce dernier au cœur des festivités sonégiennes, il faut repartir au début de la Renaissance au Vatican. Le pape Léon II engage de très réputés mercenaires suisses pour assurer sa garde rapprochée. Très vite, les rois de France vont l'imiter sans pour autant réfléchir au devenir de ces fameux Suisses lorsqu'ils auront atteint l'âge de la retraite.

« Compromis à la Belge de l'époque, même si la Belgique n'existait pas encore, on n'a pas de pension pour les mercenaires suisses, c'est pas grave, on va les envoyer dans des paroisses et les paroisses vont prendre à leur charge l'occupation et la rétribution pour qu'ils aient une pension correcte » raconte Frédéric Solvel, le Suisse.

Et pour reconnaître cet acteur qui officie à chaque moment important des célébrations liées à saint Vincent, son costume et surtout ses attributs la barbe.

« La hallebarde, l'épée et cette canne de procession qui servait à cette époque-là, il y a quelques années, ma grand-mère me le rappelait, à maintenir l'ordre pendant les messes. Le Suisse était un personnage craint. Il ne fallait pas bavarder » ajoute le Suisse.

Frédéric Solvel, sonégien de sang et de cœur participe aux traditions depuis son enfance. C'est au début des années 2000 qu'on lui propose de reprendre ce rôle. Le Suisse, personnage qui avait disparu depuis les années 80. Le défi est de taille. Car si endosser le costume n'est pas très compliqué, l'attitude et surtout le maniement des attributs sont beaucoup moins innés.

« Et on retourne au Vatican. On retourne voir les gardes suisses un peu dans un appel à l'aide. Il y a 20 ans, j’ai écrit un mail et quelques jours, quelques semaines plus tard, dans la boîte aux lettres à la maison, une lettre du commandant de la Garde suisse avec plein de photos, avec au verso des petites annotations qui expliquent le maniement de la hallebarde » se souvient Frédéric Solvel.

Le Suisse, c'est donc le maître de cérémonie. Il veille à ce que tout le monde soit prêt. Au fil du Tour Saint-Vincent d'abord, il s'assure que les châsses soient bien rassemblées à chaque chapelle, que la foule des pèlerins ne soit pas trop étendue sur le parcours. Enfin, au moment de la remontée de la chasse dans la collégiale, que tout le monde trouve sa place. De nombreuses missions, quand d'autres, plus surprenantes, ne viennent pas s'ajouter à la liste.

« C'est vraiment aussi le plaisir du Suisse. On reçoit un coup de fil le dimanche après-midi de la Pentecôte parce que quelqu'un veut faire une demande en mariage sur les marches de la collégiale juste avant que la grande chasse ne rentre. Voilà, mon rôle, c'est aussi celui-là, c'est de rendre les choses possibles et de rendre la magie de la Pentecôte accessible à tout le monde » explique Frédéric Solvel.

Cette année, ce sera la 20ᵉ du Suisse. Pour lui, tradition rime avec transmission. Et donc il pense d'ores et déjà à préparer la relève de la garde.
« Je ne les ai pas comptés et je ne les ai pas vu passer. Et quand on m'a dit que ça faisait 20 ans, j'avais moi-même du mal à y croire. Et c'est 20 ans de Suisse et c'est 10 ans de mariage. Et avec ma femme, on s'est dit on n’a vu ni l'un ni l'autre passer. Mais c'est quand même un sacré coup de vieux » conclut Frédéric Solvel, le Suisse.
 
 


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