A Morlanwelz, le projet de réhabilitation du terril Sainte Henriette suscite beaucoup de réactions et d'interrogations. Le site de 52 ha est exploité, jusqu'en 2028, par la société SOCOARC. Quel est le secteur d'activité de cette société? Que produit-elle et qui sont ses clients? Pourquoi, plus de 40 ans après la fermeture des charbonnages, trouve-t-on toujours du charbon exploitable? Nous avons rencontré Franck Valentin, le directeur de SOCOARC.
Depuis les hauteurs du terril Sainte Henriette, on observe quasiment toute la région du Centre. Des éoliennes d'Estinnes au zoning de Feluy. Fondée en 1947, SOCOARC exploite ce terril de Morlanwelz depuis 1972. Soit 50 ans de présence.
"Du terril Sainte Henriette, nous extrayons du charbon qui y est resté. Du petit charbon qui n'a pas été pris par l'exploitation minière. C'est utilisé uniquement pour l'industrie. Soit des centrales électriques ou la sidérurgie" explique Franck Valentin
La centrale électrique de Péronnes-lez-Binche, qui fonctionnait au charbon a fermé en 1993. SOCOARC a aussi fourni la centrale de Monceau-sur-Sambre jusqu'à son arrêt en 2006. L'entreprise, qui emploie une dizaine de personnes, donne une deuxième vie à ce charbon sorti du sol il y a parfois plus d'un siècle.
"Lorsque l'on a retiré le charbon hors des mines, on travaillait le charbon. Il n'y avait que les veines de charbon qui étaient exploitées. Le charbon qui était entre ses veines étaient remises au terril. Tout simplement. A l'époque, il n'y avait pas de technique adéquate pour pouvoir extraire ce charbon hors de la masse de schiste remontée à la surface".
Autre marché exporté à l'international, notamment en Turquie et au Sénégal: des produits pour amender les sols.
"Depuis quelques années, j'ai développé un processus pour récupérer certains sables utilisés en amendement de sol. Ce ne sont pas des engrais. Cela nous permet, en agriculture, d'avoir une diminution de la consommation en eau et en engrais".
Cette entreprise a été fondée par le grand père de l'actuel propriétaire. SOCOARC dispose d'un permis d'exploiter valable jusqu'en 2028. D'où cet avant projet de réhabilitation des 52 ha du terril sainte Henriette.
Denis COLETTE