De nouveaux biens historiques majeurs viennent d'être reconnus comme trésors par la Fédération Wallonie-Bruxelles, à l’initiative de la Ministre de la Culture Bénédicte Linard. Cette reconnaissance permet de mettre en valeur ces fleurons de notre patrimoine artistique et culturel mais surtout de mieux les protéger, d’aider à leur restauration ou d’empêcher qu’ils ne quittent définitivement notre territoire.
La majorité des nouveaux biens classés se trouve au Musée royal de Mariemont, qui devient ainsi un des principaux détenteurs de biens classés.
Un florilège de classements au Musée royal de Mariemont
À l’aube du 20e siècle, Raoul Warocqué (1870-1917) était l’un des industriels les plus riches de Belgique. Il conçut, très tôt, le projet de reconstituer, dans son domaine du Hainaut, un microcosme de la culture mondiale. Trois nouveaux biens et un ensemble issus de sa collection ont été classés comme Trésors, faisant du Musée royal de Mariemont un des principaux détenteurs de trésors puisqu’il en compte désormais dix.
La jarre à vin à décor aquatique de la dynastie Ming
Chef-d’œuvre des ateliers impériaux de Jingdezhen en Chine du Sud datant du 16e siècle (dynastie Ming), cette jarre à vin est remarquable par son décor aquatique. Elle fait partie des toutes premières porcelaines polychromes de grande taille produites à Jingdezhen et constitue une des plus belles réalisations illustrant une innovation marquante de l’époque Ming : la technique décorative appelée wucai (cinq couleurs). Cette jarre était destinée au service du vin lors des banquets de la cour impériale. Cette pièce exceptionnelle, extrêmement rare en Occident, a été achetée en 1912 par Raoul Warocqué dans une optique patrimoniale et muséale.
Le manuscrit autographe de La Légende d’Uylenspiegel de Charles De Coster
Ce manuscrit autographe de La Légende d’Uylenspiegel de Charles De Coster (Munich 1827 - Ixelles 1879) occupe une place importante dans la bibliothèque prestigieuse du Musée royal de Mariemont. Daté de 1867, ce manuscrit unique est considéré comme le premier chef-d’œuvre de la littérature belge dont il reste un classique. Il est même présenté par certains spécialistes comme la « Bible nationale » des Belges. Il est composé de feuillets reliés en quatre volumes comprenant les 302 premières pages de l’édition originale datant de 1867-1868. Cette oeuvre est bien plus qu’un simple manuscrit autographe car les spécialistes y ont déterminé différentes phases d’écriture et de corrections, ce qui le rend encore plus exceptionnel.
Le buste de la reine Bérénice II
Le portrait de Bérénice II, reine d’Egypte divinisée de son vivant (246 à 221 av. J.-C.), est une œuvre extraordinaire. Cette tête en marbre blanc représentant une femme aux traits du visage individualisés se distingue par un remarquable état de conservation au regard des rares sculptures censées représenter la souveraine ptolémaïque. Sa matérialité est unique en son genre grâce à la conservation d’éléments de la polychromie d’origine et à l’utilisation de la cire d’abeille. Ce buste a été acquis dans une optique patrimoniale et muséale par Raoul Warocqué en 1905 et vient compléter sa très riche collection d’antiquités classiques.
L'ensemble des autographes de la collection Warocqué
Constituée dans le cadre d’un projet universaliste, la collection de près de 5.554 documents autographes de Raoul Warocqué brille par sa cohérence et son caractère unique. Ces autographes vont du 12e au 20e siècle. Chaque autographe est signé par une ou plusieurs personnalités qui se sont distinguées dans leur domaine au cours des siècles. George Van der Meylen, ami bibliophile de Raoul Warocqué, a privilégié l’achat de documents qui apportaient un contenu pertinent en plus de l’écriture manuscrite d’une célébrité. Cette collection constitue un microcosme de l’histoire des mouvements culturels, intellectuels, scientifiques, politiques, artistiques, diplomatiques et religieux du Moyen Âge au début du 20e siècle.
Rédaction web