Le pré avant-projet de la reconversion du site du terril Sainte Henriette à Morlanwelz était présenté hier à la population. Site actuellement exploité par la société SOCOARC qui cessera ses activités en 2028. Les citoyens avaient répondu en nombre à l’invitation, déjà inquiets de ce qui filtrait. La présentation était suivie de la séance questions – réponse pendant laquelle le bourgmestre a joué les médiateurs dans une ambiance pas toujours détendue. Nathalie Roland et Thomas Jadin assistaient à la séance.
Difficile de résumer ce qui n’est même pas un avant-projet. La présentation de Marie-Yvonne De Saint Georges avait le mérite d’être claire et détaillée. Trop peut-être car les détails finissaient par noyer quelque peu le propos. Nous retiendrons que sur les 52 hectares que compte le site du terril Sainte-Henriette, 12 seulement seraient voués à l’urbanisation. Et encore, une urbanisation verte autant que possible. Une partie de l’habitat serait en zone mixte, on y verrait des services et de petites entreprises.
Un quartier en partie autonome en somme. L’architecte-urbaniste a cité maintes fois la préservation le grand intérêt biologique du site. Intérêt historique aussi, il serait d’ailleurs question reconvertir en logements d’anciens bâtiments industriels. On a entendu le chiffre prévisionnel de 400 logements, chiffre basé sur un ratio m² / habitant de la Région Wallonne. Une étude affirme qu’il manquerait sur Morlanwelz près de 300 logements, publics et privés. Et puis il fut encore question de réorganiser la mobilité par des ronds-points autour de la zone du plateau Warocqué, zone qui pose déjà problème aujourd’hui.
Très attentifs, les citoyens présents ont buté sur chacun de ces points justement. Deux riverains résument assez bien les inquiétudes de leurs concitoyens. Car il est clair que c’est tout Morlanwelz qui serait concerné si un tel projet se réalisait.
"Notre comité de quartier a très bien étudié le problème. Ca fait des années que nous sommes embêtés, que nous rencontrons énormément de problèmes avec cette circulation. On n'a jamais rien fait."
"Il y avait beaucoup de voix qui s'élevaient : pas touche au terril parce qu'il y a un risque d'éboulement vers la voie ferrée. Et apparemment, tout ça a été gommé. On a du mal à comprendre. Toute la population est concernée pendant peut-être des dizaines d'années."
Hormis la mobilité et les nuisances d’un chantier interminable, les craintes des morlanwelziens portent aussi sur la stabilité du sol, les eaux usées, une biodiversité dont ils doutent franchement, l’apparition d’une ville nouvelle aussi. Nombreux sont ceux qui rêvent d’un poumon vert, un espace rendu à cette fameuse biodiversité. L’oratrice n’a pu répondre à tous à ce stade, toutes les études n’ayant pas été menées. Elle a clairement promis aux citoyens de les convoquer régulièrement pour les informer des avancées.
Quant au bourgmestre Moureaux, il a tenu à jouer le rôle de modérateur tout au long du débat qui parfois devenait houleux. L’exploitant et propriétaire du site, dont le mutisme fut mal perçu, a quand même été accusé de viser une super plus value. Bref, la réhabilitation d’un site industriel ne suscite pas toujours l’enthousiasme… Jusqu’ici du moins.