Trois semaines après l'annonce du plan de franchisation de l'ensemble des Delhaize du pays, de nombreux magasins de l'enseigne restent fermés en signe de protestation, sous l'impulsion des travailleurs. ce lundi, c'était le cas de 67 d'entre eux dont ceux de Morlanwelz et Epinois.
A Morlanwelz comme à Epinois, après trois semaines d'actions, c'est la détermination qui anime encore les travailleurs du Delhaize. Ensemble, ils disent vouloir lutter jusqu'au bout pour mettre fin à un plan qui ne respecte pas, selon eux, des personnes qui ont tout donné à l'enseigne depuis parfois 25, 30 ou même 35 ans. Avec un objectif, à la veille d'un nouveau conseil d'entreprise, pousser la direction vers la négociation.
" Jusqu'à présent, les négociations sont au point mort. Elles n'ont pas encore débuté ", regrette Luca Cragnaz, chef de département. " On espère que Delhaize accepte de s'asseoir à la table des négociations et ouvre le dialogue et la négociation."
"On souhaite que les gens puissent choisir leur avenir ", confirme Monica Angerman, déléguée SETCa Centre. " Il y a peut-être des milliers de personnes qui voudront rester, mais certains voudront partir. Le mot choix est à la bouche de tout le monde."
Mardi, une délégation de travailleurs fera une nouvelle fois le déplacement vers Bruxelles pour se faire entendre en marge du conseil d'entreprise. Avec l'espoir d'un changement de position de la direction.
" Je crois vraiment que la direction va faire cette petite marche-arrière ", poursuit Monica Angerman. " Je pense que ce sont des gens intelligents. Ils vont quand même se rendre compte que les travailleurs veulent le choix. J'ai cet espoir."
Et si les caméras sont actuellement braquées sur les Delhaize, pour les employés de l'enseigne, c'est tout un secteur qui est visé par le modèle proposé par la direction du groupe.
" Il ne faut pas être naïf" explique Luca Cragnaz. "Je pense que Delhaize, aujourd'hui, peut ouvrir la porte à d'autres. On a déjà vu avec Mestdagh ce qui s'est passé après Delhaize. Ensuite, ce sera Colruyt, Carrefour et tous les autres vont suivre. Je pense que c'est un modèle assez insidieux, donc il faut faire très attention. Le monde du commerce est en jeu."
En cas d'échec de la rencontre lors du conseil d'entreprise, les travailleurs devront se prononcer sur la reconduction ou non du mouvement. Mais, ici, on se dit prêt à poursuivre la lutte aussi longtemps que nécessaire.
N. Elet