Ce 6 décembre était particulier à plus d’un titre dans les écoles primaires. Une Saint Nicolas qui coïncidait avec l’obligation du port du masque pour les élèves dès l’âge de 6 ans. Une mesure décidée lors du dernier comité de concertation. Bien accueilli par certains enfants, contraignant pour d’autres, le masque demande de nouvelles habitudes en classes comme nous avons pu le constater dans un établissement de Manage.
Tour à tour, les classes de maternelles et de primaire de cette école viennent saluer Saint Nicolas. Une scène plutôt classique sauf que cette fois, le sourire des enfants étaient cachés par un masque. Il est désormais obligatoire dans toutes les classes dès l’âge de 6 ans. Si la décision a suscité de nombreuses réactions ce weekend, elle était bien respectée ce matin dans cette école.
« Nous n'avons pas eu de parents en colère ni de remarques négatives. Mais voilà, c'est une mesure à laquelle on doit faire face. On essaye de le faire avec toute la bienveillance que nous pouvons y apporter. », explique Silvia Oliviero, la directrice de l’Ecole libre Saint-Antoine.
« Les élèves sont arrivés pour les trois-quarts avec un masque. On avait prévu des boîtes de masques pour enfants au cas où. On en a distribué d'ailleurs ce midi quand ils le cassaient, où ils l’avaient perdu. Sinon en classe, je dirais que la plupart le porte assez bien. Parfois, il descend en dessous du nez, mais on rappelle qu'il faut le porter correctement. », poursuit Monsieur Nicolas, professeur d’anglais.
Tolérable pour certains, contraignants pour d'autres. Une première journée masquée, synonyme d'adaptation comme nous confient certains élèves.
« C'est un petit peu difficile. On a du mal à respirer, mais pour l'instant, c'est bien vraiment. »
« La première fois, j'ai eu peur qu'on n'allait pas sortir comme ça et qu'on n'allait plus arriver à respirer. »
« Moi, je n'arrive pas à m'habituer. C'est compliqué. Parfois, j'ai mal à la tête. »
Monsieur Nicolas partage ses craintes.
« C'est clairement un frein. On ne voit pas l'expression des élèves pour l'apprentissage de la lecture et des nouveaux sons. C'est un peu compliqué. En général, ils lisent sur les lèvres et essaient de reproduire. Moi, pour ma part, je suis prof d'anglais, donc c'est encore plus difficile un cours de langues où on ne voit pas la bouche des élèves. »
Le port du masque pour les enfants ne fait pas l'unanimité. Alors ici, on tente au maximum de faciliter son intégration.
« Nous avons décidé de prendre en classe des temps de pause, d'aérer un maximum et de pouvoir permettre aux enfants d'enlever leur masque à l'heure, toutes les demi-heures ou tous les quarts d'heure. Ça dépend un petit peu de l'âge des enfants. », rassure Silvia Oliviero, la directrice de l’Ecole libre Saint-Antoine
De nouvelles habitudes à prendre en classe tout en veillant au bien-être des enfants. Cette directrice espère que ce nouvel accessoire imposé permettra de réduire les contaminations au sein de l'école. Ce matin, trois classes ont été fermées.
« Je l'espère en tout cas, même si ce n'est pas chouette, même si, au niveau des apprentissages, ce n'est pas facile pour les enfants. Mais j'espère en tout cas que ça pourra ralentir cette propagation dans les écoles. »
Des écoles, qui sont aussi tenues de ventiler régulièrement leurs locaux et d'y installer des détecteurs de CO2. La Fédération Wallonie-Bruxelles a débloqué des budgets pour leur acquisition. Seul problème le marché fait face actuellement à une pénurie. Il faudra donc patienter encore quelques semaines avant qu'ils ne prennent place dans les classes.
M. Pintus