Les centres de fitness pourront ouvrir leurs salles à partir du 9 juin prochain. Une annonce positive qui ne rassure pas, pour autant, les professionnels du secteur. Le flou règne encore sur les protocoles à appliquer, les aides à la reprise ou encore la réponse du public. A Binche, nous avons rencontré le propriétaire d'un centre indépendant qui exprime son inquiétude.
Après une première période de fermeture de février à juin 2020, voilà sept mois consécutifs que les vélos elliptiques, tapis de course et autres steppers de cette salle de fitness binchoise sont à l’arrêt. Un silence assourdissant pour le propriétaire du centre et sa femme qui voient leur projet commun s’évaporer au fil des semaines, sans pouvoir agir.
« La situation, c’est qu’en février 2020, nous étions bien, se souvient Fabian Francq, propriétaire de la salle. Le Centre Vitalité tournait à plein régime. Après douze ans d’activité, nous avions trouvé un équilibre. On faisait du bénéfice. Depuis mars 2020, nous ne faisons que perdre de l’argent. On est dans le négatif. »
On pouvait donc penser que la reprise du 9 juin allait réjouir les responsables du centre. Mais tout n’est pas si simple. Le flou règne sur les conditions de réouverture. Les protocoles à suivre ne sont pas encore annoncés. Pour les aides et le retour des membres, c’est également l’inconnu.
« Il n’y a aucune perspective au niveau des aides, pas de plan, pas de protocole. Je suis loin de crier youpi. Sans plan de relance, c’est compliqué. D’autant que les mois d’été sont les plus difficiles pour le monde du fitness, poursuit Fabian Francq. Mon espoir est de recevoir des aides concrètes à court terme pour retrouver notre situation de février 2020. Là, on est en dessous de tout. »
Le manque de reconnaissance et de soutien à un secteur qui, comme d’autres, participe au bien être de la population, difficile à accepter pour Fabian Francq. Un indépendant qui exprime son désarroi et ses doutes face à l’avenir de son centre.
« La motivation n’y est pas. L’envie n’y est pas. Je sais ce que ça représente de lancer une boite. Quand on a commencé, il y a 12, on y croyait et on était motivés. Aujourd’hui, on ne sait pas vers quoi on va. On est perdus. Est-ce qu’on a envie de reprendre ? Pour l’instant, non. ».
N. Elet