"Qu'est-ce qu'il vous prend?": Deux députés du Centre face à la ministre à propos de la réforme des médias de proximité

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"Qu'est-ce qu'il vous prend?": Deux députés du Centre face à la ministre à propos de la réforme des médias de proximité

Jacqueline Galant défend sa réforme des médias de proximité. Les députés Laurent Devin (PS) et Amandine Pavet (PTB) dénoncent une attaque contre la démocratie et l’emploi local.

La réforme des médias de proximité était à l'ordre du jour de la commission des Médias au Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Deux députés de la région, Laurent Devin (PS) et Amandine Pavet (PTB), ont interpellé la ministre Jacqueline Galant (MR) à propos de sa note prônant la disparition de quatre médias de proximité, dont deux dans le Hainaut.

Questions de Laurent Devin

Laurent Devin a tenu à rappeler l'importance des médias de proximité. Il a tout d'abord cité les déclarations de soutien d'Olivier Destrebecq (MR), avant d'enchaîner : "Antenne Centre est une entité indépendante, c'est un média de proximité qui a retrouvé l'équilibre financier, qui a renouvelé son équipe et qui propose de nouveaux contenus."
Le député PS a également questionné la ministre Galant sur plusieurs points :

  • "Pourquoi huit médias au lieu de douze ? Ces critères reposent-ils sur une évaluation, et si oui, comment ont-ils été fixés ? Et pourquoi toutes les provinces ne sont-elles pas traitées de la même manière ?"
  • "Pourquoi ne suivez-vous pas la feuille de route, la DPC, qui indiquait de pousser à des fusions volontaires et non forcées ?"
  • "Quelles sont les économies prévues sur le budget des médias de proximité d'ici la fin de la législature, et même jusqu’à l’horizon 2031 ?"
  • "Comment vont se mettre en place les économies au niveau des points APE ?"
  • "Quelle marge de manœuvre allez-vous laisser à la concertation avec les acteurs de terrain ?"
  • "Votre projet est-il à prendre ou à laisser ? Vous avez dit que c’était une main tendue, mais est-ce une main qui les accompagne vers le haut ou qui les prend par la tête pour les enfoncer ?"

Questions d'Amandine Pavet

Amandine Pavet (PTB) a également interpellé Jacqueline Galant. Elle indique que, pour son parti, le plan de la ministre est "une attaque grave contre les services publics qui sont importants et essentiels pour les gens, contre l'emploi et contre la démocratie."
Elle ajoute : "On a une ministre des Médias locaux qui met beaucoup d’énergie à tuer les médias locaux."
La députée a également interrogé la ministre :

  • "Jusqu’où êtes-vous prête à casser ce plan, vu les retours négatifs ?"
  • "Quel est le calendrier pour la mise en application de ce plan ?"
  • "Quel est l’impact de ces coupes sur l’emploi ? Avez-vous consulté les syndicats ?"
  • "À plus long terme, comment envisagez-vous l’avenir de ces médias ?"

Les réponses de la ministre

Avant de répondre aux interpellations, la ministre des Médias, Jacqueline Galant, a tenu à rappeler que son projet est "une pièce à casser, une proposition qui peut être modifiée et adaptée."
Elle dit "regretter le manque de propositions de certains acteurs". Elle indique avoir de nouveau invité les directeurs le 10 juin, en espérant des propositions à ce moment-là.
Pour la ministre, sa réforme vise à "consolider l’écosystème" des médias de proximité en "l’optimisant".
Jacqueline Galant précise qu’il n’est pas question de fusion forcée, mais que seules huit télés seront éligibles aux financements publics en 2031.

Pas en danger la démocratie locale

Elle indique également vouloir plafonner les subventions à 10 millions d’euros dès 2026.
De plus, la ministre souhaite objectiver les aides à la promotion de l’emploi dans les médias de proximité.
Jacqueline Galant affirme que l’ancrage local n’est pas remis en cause par sa réforme, ni le pluralisme, et qu’elle ne mettra "pas en danger la démocratie locale."
En conclusion, la ministre met en avant sa détermination "à avoir le courage de changer pour que l’avenir de la Fédération Wallonie-Bruxelles s’éclaire."

Les répliques

Après les réponses de Jacqueline Galant, la parole est rendue aux députés. Laurent Devin indique qu’il n’a pas reçu de réponses à ses questions et réplique sèchement : "Qu’est-ce qu'il vous prend, madame Galant ?"
Il précise que l’argument économique ne tient pas, selon lui, et que la proposition "viole" l’accord du gouvernement. "Ce n’est pas en concertation comme le disent Les Engagés", précise-t-il. "Avec tout le groupe socialiste, nous allons lutter contre votre plan et soutenir les médias de proximité et leur personnel."

"Un flingue sur la tempe"

Amandine Pavet a également donné une réplique virulente : "Votre plan ne convainc pas", dit-elle à la ministre. "Avec un flingue sur la tempe, vous allez les obliger à réduire leurs activités jusqu’à ce qu’ils ne sachent plus remplir leur mission."
La députée affirme que la ministre a "beaucoup de mépris pour la vie locale et pour les travailleurs qui sont aujourd’hui dans l’angoisse. Le MR casse l’emploi partout où il passe."
Elle conclut en parlant d’un recul de la démocratie avec ce plan : "Ce qui intéresse les gens, c’est ce qui est au plus proche de leur quartier", dit Amandine Pavet. "Si ce ne sont pas les télés locales qui couvrent ces débats, personne ne le fera."


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