Alors que les orages restent encore fort timides sur la région, nous sommes allés prendre des nouvelles du parc de Mariemont, un des plus beaux et des plus grands parcs publics de Wallonie. Comment se porte-t-il après ces mois sous la chaleur et la sécheresse ? Nathalie Roland et Charles Sauvage ont rencontré le gestionnaire des lieux.
Le constat n’est pas alarmant, il nous le dit d’entrée de jeu l’architecte paysagiste qui gère le parc de Mariemont depuis 2006. Dans l’ensemble, hormis quelques pelouses jaunies, le domaine de 45 hectares se porte plutôt bien. Même si en matière d’arbres, les espèces indigènes souffrent plus que les autres. Il a choisi un des arbres remarquables du parc, qui en compte une quarantaine, pour répondre à nos questions.
"Je crois que c'est un champion de Belgique. Donc c'est un des arbres emblématiques aussi du parc de Mariemont. Aujourd'hui, nous n'avons pas suffisamment de recul pour voir un peu comment les arbres non indigènes. Si je puis dire, sont résistants ou pas. En tout cas, les indigènes souffrent beaucoup plus. C'est un fait certain, comme le hêtre, le marronnier ou encore les frênes.
Le parc est un véritable laboratoire à ciel ouvert et je pense que c'est une occasion pour voir un peu ce qu'est ce qui fonctionne. Qu'est ce qui ne fonctionne pas aujourd'hui dans nos parcs et qui pourrait effectivement assurer peut être l'avenir de nos villes et nos campagnes en matière de plantations?
Les branches qui cassent net l'été ? ce n'est peu- être pas plus exceptionnel cette année?
C'est un phénomène naturel, donc c'est souvent lié à des fortes chaleurs. Donc on appelle ça des chutes de branches estivales. L'arbre subit un stress hydrique et à ce moment, il réagit et donc il est obligé en quelque sorte de laisser tomber ses plumes, si je puis dire. Il faut anticiper, mais c'est compliqué. Un rosé, des jeunes plantations ou des plantations comme des roses ou autre. C'est parfois quitte ou double. Mais alors, si on arrose, il faut effectivement assurer un arrosage permanent."
Avec ses grands arbres, dont certains sont multi centenaires, et ses vastes zones préservées du soleil, le parc de Mariemont est pour le moment à l’abri des dégâts. Mais sa nature devrait changer, inévitablement selon notre spécialiste. Un changement qui s’amorce et qui témoigne d’une évolution du climat qui suscite de moins en moins de doutes.