Le programme de parrainage des mineurs non accompagnés lancé par le centre Fedasil de Morlanwelz donne lieu à de très belles rencontres. Voici le portrait d'une marraine, d'un parrain et d'un jeune demandeur d'asile.
Geneviève et Philippe ont toujours possédé cette fibre, cette sensibilité à la misère du monde. Parents et grands-parents accomplis, de l'espace s’est libéré dans leur quotidien. Et l'occasion pour eux de donner une place à un jeune migrant. En 2024, il pousse la porte du centre Fedasil de Morlanwelz et font la rencontre de Sanga, un jeune Guinéen de quinze ans.
Ça s'est bien passé tout de suite. Il est venu à la maison plusieurs fois et puis on a fait des activités à l'extérieur. On a été à Bruxelles, on a été voir des concerts. On lui a présenté le mouvement des scouts aussi, il a adhéré complètement. Il a participé à nos réunions de famille puisqu'on a des petits enfants de son âge, raconte Geneviève et Philippe Martin, marraine et parrain de Sanga
Également originaire de Guinée Conakry, Abdou, mineur à l'époque, arrive seul en Belgique. Pris en charge par le centre, il a l'opportunité d'avoir un parrain et une marraine. Et même si aujourd'hui il est âgé de 18 ans, la relation continue de lui apporter une véritable bulle d'oxygène.
On se voyait tout le temps. Chaque weekend, ils venaient me chercher au centre. Je partais pour toute la journée. J’ai aussi assisté à l'anniversaire de mon parrain. On a fait la fête ensemble toute la journée et aussi on a visité plein d'endroits. Ici, au centre, c'est tout le temps la même chose, mais avec eux, tu vois la réalité de la Belgique, témoigne Abdou.
Une possibilité de découvrir notre culture et, pour les parrains et marraines, celle d'en découvrir une nouvelle. L'échange se fait dans les deux sens et est très riche.
C’est très intéressant que nos enfants aient cette vision concrète de ce qu'est la difficulté de l'immigration. Arriver dans un pays où on ne parle pas la langue. Où on ne connaît pas la culture. Seul, sans ses parents, c'est quelque chose de terrible, expliquent Geneviève et Philippe Martin.
Voici quelques semaines, Sanga a décidé de reprendre la route et même si son départ a été une véritable surprise, il a néanmoins gardé contact avec son parrain et sa marraine. Un choc pour ces derniers, mais qui n'a pas entamé leur volonté d'encore tendre la main.
Il n’ y a jamais trop d'amour à donner et à recevoir, déclare le couple.
Pour Abdou, alors que les procédures suivent leur cours, il poursuit brillamment ses études. Toujours soutenu par son parrain et sa marraine à qui il a fait cette promesse. Une nouvelle découverte, celle de la cuisine guinéenne.
Ça va être le riz et la sauce ‘soup’ parce que là, c'est une spécialité guinéenne. En plus, je ne sais pas vraiment cuisiner mais je vais me débrouiller, conclut Abdou.
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