Avant de défiler, le Gille passe par une étape clé : le bourrage. Une technique qui façonne sa silhouette et assure son confort. À Binche, des initiations attirent chaque année des centaines de curieux.
Une salle comble, des bottes de pailles et des gestes précis. Dans la salle Kursaal à Binche, on apprend à bourrer le gille. Une technique essentielle pour donner au personnage sa silhouette emblématique. Jean-Noël Dewolf, secrétaire de l’ADF, rappelle llimportance de cette pratique : « Un initiateur de bourrage s’est rendu compte que s’il se cassait une jambe, une quinzaine de Gilles ne pouvaient pas démarrer. Ces initiations sont là pour préparer un Gille afin qu’il puisse partir quand le tambour arrive. Le bourrage, c’est un art, et les bourreurs sont de moins en moins nombreux, il faut pallier cela. »
Et pour ça, un élément est indispensable : la paille. Mais pas n’importe laquelle. Benoit Wartemez, bourreur experimenté, explique : « La paille d’escourgeon est la meilleure, car elle rejette l’humidité et la transpiration du Gille, tout en gardant la chaleur. Une mauvaise paille absorberait les odeurs et deviendrait très désagréable à porter. » Pour former les bosses, c’est tout un art. 20 à 25 petits paquets de paille doivent être disposés avec précision pour assurer maintient et confort au gille.
Au fil des années, les séances ont toujours autant de succès. Une centaine de personnes se retrouvent chaque fois pour apprendre ce savoir faire. « Je vais essayer pour la première fois de bourrer mon papa pour le carnaval, ce sera une fierté pour moi. Je vais faire de mon mieux, mais il faut le bon geste », explique le fils d’un Gille.
Et pour ceux qui veulent tenter l’expérience, pas de panique : une dernière session est encore prévue jeudi prochain à 19h au café Rondeau.
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