Les travaux agricoles se terminent. Les champs sont en partie labourés et les betteraves sucrières sont sous bâche. Le gel de cette semaine est plutôt bien accueilli par les agriculteurs avec quelques nuances. Nous avons rencontré un agriculteur d’Estinnes-au-Mont qui précise les effets du gel.
Cet été la sécheresse a roussi les prairies mais c’était une bonne saison pour les céréales. L’exploitation compte ici 88 ha. 20 ha de prairies et 68 ha de cultures.
« Quoiqu’on puisse penser, une période très sèche c’est très bon pour les sols car ça fissure le sol aussi mais pour les prairies cela a été une catastrophe. Cela a té le très grande catastrophe. En revanche pour les céréales, cela a été vraiment très, très bon. Une année sèche en céréales est toujours une bonne année. Maintenant pour les autres cultures c’est peut –être un peu différent. Par exemple pour moi en culture de pois c’était très mauvais, le lin moyen, betteraves ça va mais sur l’ensemble, cela n’a pas été mauvais. » Explique Jean-Pol Sotriaux, Agriculteur.
Aujourd’hui, c’est le gel avec une température de -6° ce matin. La lumière est là visuellement sans brume on peut apprécier ce lieu sans bruit avec une vue à 360° sur la région. On voit les terrils de cette âme de la terre qui prépare sans rien dire son printemps 2023.
« Si on prend l’ancien système, on pouvait enfuir à partir du 15 novembre , maintenant, la nouvelle PAC préconise si on veut les subsides, on ne peut pas avoir le sol couvert jusqu’au 15 février donc là c’est un problème. » Regrette Jean-Pol Sotriaux
Mais voilà quand il ne gèle pas il faut enfouir l’engrais vert. Un gel vigoureux mobilise moins d’intervention mécanique.
Jean-Pol Sotriaux
« Au niveau du sol de la terre, cela élimine déjà toutes les vermines ce qui est fort important pour les maladies qui pourraient revenir au printemps. De deux, les terres labourées, cela permet de fissurer le sol et de le soulever. C’est très très bon pour la structure du sol. La terre sera plus fine plus facile à travaille dès le printemps. Si on gagne un passage on fait des économies surtout au prix du carburant. Et de l’écologie aussi moins on passe sur les terres, c’est mieux aussi. » Poursuit Jean-Pol Sotriaux
Le gel n’existait pas à la Toussaint loin de là. C’est un peu trop tôt malgré tout les betteraves doivent être bâchées à partir de moins 5°. Reste la question des engrais verts phacélie ou moutarde qui captent l’azote et sera donc bénéfique pour la culture suivante.
« Disons que la nature, les gelées font notre travail à notre place. Donc pour la moutarde comme vous venez de dire on peut aller sur les terres à partir du 15 janvier. On peut imaginer qu’au 15 janvier si on a de la pluie, c’est complètement impossible et on doit les détruire au 15 février et ici je pense que 50% du boulot sera fait par la gelée » Espère Jean-Pol Sotriaux
Un bonheur de la terre de se retrouver en surplomb sur ces paysages gelés et tranquille. Paysage égale paysan comme l’amour de la terre.
Michel De Backer, Charles Sauvage