Dix-sept anges et saints se refont une santé à Neufvilles. En fait, il s’agit de statues en pierre qui proviennent de la façade d’une église bruxelloise. Et c’est un sculpteur neufvillois qui a obtenu le marché de rénovation. Des œuvres de plus d’une tonne qui vont passer un an dans son atelier.
St Jean, Basile, Grégoire, Joseph et consorts et accompagnés de quelques anges sont venus de Bruxelles où ils décoraient depuis le milieu du XIXème siècle la façade de l’église Saint-Joseph. Les décennies, la pollution ne les ont pas épargnés, pas plus d’ailleurs que la croix, une sculpture monolithique de 3 m de haut et pesant 3 tonnes.
Ces œuvres ont été confiées à Alexandre Callet. Originaire de la Drôme, ce sculpteur s’est établi au pays de la pierre il y a une dizaine d’années. Le chantier de restauration a commencé par un inventaire précis des maux dont souffrent les saints et les anges.
Chaque patient est un cas particulier. Certaines statues demanderont une intervention plus importante que d’autres.
Dans un premier temps, on fait des nettoyages sur les statues, donc on élimine tout ce qui est de l'ordre des mousses et des salissures naturelles comme les fientes de pigeons et la végétation.
Ensuite, il y a des salissures plus persistantes, comme ces traînées noires qu'on voit souvent sur les pierres bleues ou sur les bâtiments. Et ensuite il y a des techniques de ragréage. C’est du mortier minéral qu'on appliquer dans les parties faiblement abîmées. Et ensuite il y a des interventions plus lourdes. Là, ça sera de la greffe de pierre.
Toutes les statues sauf une sont en pierre bleue. La question s’impose : sont-elles revenues là où a été extrait le bloc dans lequel elles ont été sculptées ?
Apparemment, d'après les premières analyses qu'on a faites, c'est certainement de la pierre de Soignies qui aurait été choisie pour faire ces statues. On rencontre des stylolhites à peu près tous les 20 ou 25 centimètres dans la pierre de Soignies. C'est un peu ce qu'elles ont. Un stylolhite est une rupture en fait dans la dans la géologie, dans la formation de la pierre.
Une fois restaurées les statues reprendront place dans les niches ou sur les socles où ils sont restés pendant plus d’un siècle et demi. Elles seront admirées, de loin et y resteront sans encore quelques générations avant qu’on ne se souvienne peut-être de l’artiste qui leur donna une seconde vie.
Bah, ça suscite juste l'idée qu'on est des passants, qu'il y a eu des gens avant nous qui ont œuvré. Nous, on œuvre aujourd'hui et qu'il y aura d'autres personnes dans son temps qui continueront l'ouvrage. On aura tous disparu d'ici 100 ans et il y aura d'autres humains à notre place.