Si le cash reste le bienvenue dans tous les commerces, à partir de ce 1er juillet, tous les professionnels doivent proposer un moyen de paiement électronique. Catherine Debue et Yvan Duc sont allés sonder des commerçants sur cette nouvelle mesure que le ministre fédéral des Finances, Vincent Van Peteghem a inscrit dans son plan de lutte contre la fraude.
Dans cette friterie, les clients pourront dès ce soir payer leur commande via le téléphone. Avec la carte, ce sera pour un peu plus tard.
Angelo No Iacomo, frituriste :
"Malheureusement, avec toutes les démarches administratives qui arrivent, on va pouvoir proposer le paiement par téléphone. Mais Bancontact, on n'a pas encore reçu l'appareil".
Dans ce café, les clients sont habitués à payer en liquide. Mais dès aujourd'hui, le patron peut répondre aux demandes de paiement électronique.
Didier Janssens, cafetier :
"Je suis équipé d'un Bancontact, pas spécialement via un terminal. On a installé payconiq. Mais bon, j'ai une clientèle qui est déjà assez âgée, comme vous pouvez le voir donc il y a très peu de personnes qui payent via le payconiq. Maintenant, on suit la loi, c'est tout. C'est jamais qu'un produit en plus".
Les gérants ne sont ni pour ni contre mais se plient aux décisions.
Angelo No Iacomo, frituriste :
"Alors ce n'est pas qu'on était contre. Mais comme le snack n'avait jamais eu de paiement autre que le liquide, on n'avait jamais pensé à le faire. Et voilà, maintenant, ça devient obligatoire. Donc on va le faire".
Justement, vous aviez des demandes?
"Oui, quelques demandes quand même, étant donné qu'il y a de moins en moins de banques".
Pour vous, c'est une contrainte en plus?
Didier Janssens, cafetier :
"Oui, bien sûr. C'est toujours des contraintes en plus. Parce que bon, il faut toujours que les personnes aient l'application, si elle ne l'a pas. Ça peut être autre chose. Puis il peut aussi y avoir des pannes. Et puis, à un certain moment, on se rend compte qu'on ne sait pas toucher les sous. Mais bon, on fait avec".
Et cette nouvelle façon de payer engendrera des coûts supplémentaires en plus.
Angelo No Iacomo, frituriste :
"Mais après peut être, il y aura des clients en plus, aussi parce qu'ils auront la facilité de paiement. Et donc voilà ce que ça nous coûte en plus, peut être que ça nous rapportera en plus. Donc c'est comme ça, il faut le faire, faut le faire".
Didier Janssens, cafetier :
‘’Oui, bien ici, je vais en dire, pour le moment, c'est encore une application qui qui est gratuite par rapport à un terminal ou ça coûte quelquefois 30 € par mois plus un pourcentage sur le produit, donc quelque part pas, ce n'est pas logique".
Est-ce que malgré tout, en payant par Bancontact, vous allez encore vous y retrouver?
"Bien sûr, on essaye de toute façon. En même temps, on n'a pas le choix, donc on essaye de faire son possible avec. Et puis en fonction de maintenant, c'est sûr, si c'est pour un prix d'un euro ou d'un euro nonante, mais un truc comme ça, ça ne vaut pas la peine".
Vendredi, jour de marché à Houdeng, certains commerçants utilisent Bancontact depuis quelques années déjà. D'autres sont contre ce système mais n'ont pas voulu s'exprimer devant la caméra. Ce marchand de chaussures doit recevoir son appareil dans l'après-midi et l'attend avec impatience.
Hadi Berrefas, marchand ambulant :
"Maintenant, on est obligé de la commander parce qu'on a pas mal de clients qui demandent ça et ça nous fait plaisir d'avoir ça parce qu'on rate quand même des ventes. A cause de ça, il y a pas mal de gens qui veulent payer par carte. Les gens surtout l'attendent à partir d'aujourd'hui, le 1ᵉʳ juillet. Alors déjà ce matin, j'ai raté des ventes à cause de ça. Et j'ai hâte d'avoir l'appareil pour pas rater les ventes".