"Il faut être kamikaze": Focus sur le poste de gardien de hockey

C’est un déguisement qui ne ferait pas tache dans un film de science-fiction. Casque, carapace, bouclier aux mains et aux jambes, le gardien de hockey sur gazon semble tout droit sorti d’un autre monde. Mais derrière cette armure se cache bien plus qu’un simple costume : c’est un gage de confiance. « Ca protège. Donc ça me met en confiance. Quand je cours, je fais ça face à face aux autres joueurs », dit Jean-Marie Vingerhoets, gardien du Royal Hockey Club La Louvière.
Pour Arnaud Vanhelleputte, gardien de l’équipe première, la question de l’équipement n’est pas une contrainte, mais un apprentissage. « Ce n’est pas difficile à porter en soi, mais il faut une certaine habitude. On a souvent des gardiens débutants qui ont tendance à se prendre un peu les pieds. Et ça, c’est vraiment avec l’habitude que ça vient », affirme-t-il.

Réflexes, concentration et leadership

La mission du gardien paraît simple : protéger une cage d’à peine trois mètres et demi. Mais face à lui, les tirs peuvent atteindre des vitesses impressionnantes. Les réflexes, l’anticipation et le courage deviennent alors ses meilleurs alliés. Sylvain Bonnenge, entraîneur des gardiens, insiste sur l’importance de la communication et de l’attention. « Je pense que les qualités premières, c’est d’être souvent au contact des joueurs, donc savoir communiquer, c’est déjà super important. Ensuite, être attentif tout le temps parce que c’est vraiment super important. Si un moment on ne regarde pas la balle, on regarde ailleurs, ça peut être fatal », dit-il.
Jean-Marie Vingerhoets ajoute que l’agilité et les petits réflexes de dernière seconde sont essentiels. « Il faut être assez agile et avoir des réflexes, des petits réflexes de dernières secondes face à un tir qui arrive sur le côté ou juste au-dessus ou au niveau de la tête », explique-t-il. De son côté, Arnaud Vanhelleputte insiste sur le rôle de leader que doit parfois assumer le gardien : « Dans un premier temps, c’est ne pas avoir peur de l’erreur, surtout parce que c’est un poste où une erreur coûte très cher. Il y a aussi des qualités de leadership à avoir, pouvoir porter l’équipe, guider l’équipe. », affirme-t-il.

Courage, adrénaline et un grain de folie

Être gardien, c’est aussi affronter la peur de la douleur. Une balle qui arrive au mauvais endroit peut faire très mal. « Quand ça arrive, ça arrive. En gros, on a les protections aux endroits clés, mais si la balle tombe au mauvais endroit, ça fait mal », dit Jean-Marie Vingerhoets. Orane D’Herde, gardienne du club, souligne la nécessité de l’assurance : « Il faut absolument ne pas avoir peur… Mais il faut quand même avoir de l’assurance et ne pas avoir peur de bouger, pas arrêter la balle », affirme-t-elle.
Derrière l’armure, il y a donc du courage, du charisme, mais aussi, il faut bien l’avouer, un petit grain de folie. « Effectivement, ce grain de folie aide à pouvoir aller vers la balle et ne pas l'attendre. Et donc c’est ça aussi qui peut faire la différence », confirme Arnaud Vanhelleputte. Jean-Marie Vingerhoets ajoute : « Il faut quand même être un peu kamikaze, il faut oser aller chercher l’adversaire qui arrive face à nous. Même si on a toute cette protection, il faut oser aller au contact », dit-il.
Ainsi, entre adrénaline, technique et bravoure, le gardien de hockey sur gazon incarne un rôle unique où chaque arrêt compte et où l’erreur ne pardonne jamais.