Alors que les travaux d’installation de la passerelle cyclo-piétonne surplombant le canal à Arquennes sont pratiquement terminés, l’accès à cet axe visant à relier Seneffe à Nivelles en toute sécurité est compromis. Un litige oppose en effet la commune à un riverain occupant une parcelle de terrain sur le chemin de Ravel qui y mène.
Il faudra encore un peu de patience aux usagers de la mobilité douce souhaitant se déplacer entre Seneffe et Nivelles via la passerelle cyclo-piétonne. Lors du conseil communal de ce 23 janvier, le chef de groupe PS, Michaël Carpin, a interrogé le collège sur les raisons de ces lenteurs. La première est d’ordre financier. Le collège a demandé une prolongation du délai de réception provisoire de ces travaux jusqu’au 31 août.
« Le SPW a demandé un essai de mise en charge de la passerelle qui n’était pas prévu au cahier de charge », explique Nicolas Dujardin, échevin de la Mobilité douce. On a donc sollicité un devis pour le réaliser. Un devis a aussi été demandé pour l’ajout d’une main courante sur la passerelle. Ces éléments devront être ajoutés au budget initialement prévu. Il y a aussi le mécanisme de révision des prix suite à l’inflation. Différents éléments qui nécessitent l’introduction d’une modification budgétaire.»
Les travaux avaient été attribués pour un montant de 684.000 euros. 687.000 euros ont déjà été facturés. Somme à laquelle viendront s’ajouter ces éléments de révision de prix. Il reste aussi les travaux d’aménagement en amont et en aval de la passerelle qui ont été attribués mais qui sont actuellement freinés en raison des conditions météorologiques.
Mais une autre raison bloque le dossier. Un litige oppose la commune à un riverain occupant une parcelle de terrain sur le chemin de Ravel menant à la passerelle. Une première action en justice a donné gain de cause à ce riverain. Un jugement qui va permettre de lancer une deuxième procédure.
« Une action qui concerne le droit réel et la propriété de la parcelle en question. Elle va maintenant pouvoir être lancée, non pas par la commune de Seneffe mais par la SNCB, propriétaire du terrain. On est en relation pour suivre ce dossier et que l’action puisse être introduite dans les meilleurs délais. », poursuit l’échevin.
Le conseiller PS s’inquiète de cette situation.
« Cela veut dire que si la commune ne dispose pas de cette parcelle de terrain, les citoyens ne pourront pas emprunter la passerelle cyclo-piétonne puisqu’ils empiéteront chez un voisin ou pourront-ils quand même passer ? »
« La situation doit être précisée par la justice », répond la Bourgmestre, Bénédicte Poll. « Il y a deux choses : l’occupation et la propriété. L’espace dont on parle n’est pas cadastré. L’objet du jugement est donc de trancher à qui il appartient. S’il était propriété d’un privé, il serait cadastré. Ici, il fait partie du domaine public. C’est l’objet de toute la précision qui doit se faire au niveau de la procédure judiciaire. »
Le terrain, propriété de la SCNB est lié par convention à la Région wallonne qui a elle-même établi une convention avec la commune de Seneffe il y a plusieurs années. Les avocats des 3 parties travaillent de concert pour lancer la nouvelle procédure.
Des explications qui ne convainquent pas le conseiller PS .
« Donc à l’heure actuelle, imaginons que tous les travaux soient terminés, la passerelle ne sera pas accessible à cause de ce litige ? Je suis dubitatif sur la manière dont a été mené ce dossier. Cette passerelle est un bijou. Si on ne peut pas l’emprunter, c’est malheureux. »
M. Pintus