La commune d’Écaussinnes a découvert des déversements suspects de déchets industriels en grande quantité (environ 100 000 m³) sur un site du quartier Bas-Rouge.
Dans le cadre d’investigations environnementales, la commune d’Écaussinnes a réalisé une visite de contrôle sur le site de l’ancienne Briqueterie Bas-Rouge. Ce site qui n’est plus en activité, est référencé pour partie en zone d’espace vert. Il abritait deux anciennes carrières qui se présentaient préalablement sous la forme de plans d’eau.
Sur base des recherches entreprises par la commune, il apparaît que ces deux trous de carrières ont servi de zone de déversement de déchets industriels. Ces déversements suspects ont été qualifiés de « pratiques inacceptables » par l’échevin de l’environnement.
« Polymères, fûts, produits, boues de station d’épuration, déchets divers, ... les déversements se sont évalués à 100 000 m³ de 1973 au début des années 2000 », a-t-il indiqué ce matin.
Ce site n’est pas repris à la base de données de l’état des sols qui recense les sites pollués et ne fait l’objet d’aucune mesure particulière de suivi environnemental.
« Un dossier complet issu des investigations menées par la Commune d’Écaussinnes a immédiatement été transmis à la Police de l’Environnement, à la Direction générale du SPW ainsi qu’au premier substitut du Procureur du Roi. La responsabilité des industriels ainsi que les conditions de légalité dans lesquelles ces pratiques inacceptables se sont déroulées voient être établies. »
Une autorisation provinciale datant du 19 juin 1975 aurait été délivrée.
« Même éventuellement autorisée, le fait que de telles pratiques aient pu être mises en œuvre par les sociétés concernées ainsi que leur autorisation éventuelle par une instance publique est extrêmement interpellant. »
Aucun risque pour la santé selon TotalEnergies
La principale préoccupation réside bien entendu dans les conséquences environnementales et humaines de ces déversements de déchets industriels. Ces déchets « présentent un risque évident pour l’environnement et sont constitués, selon différents témoignages de boues issues de la station d’épuration du site, de déchets polymères en vrac ou en fûts, de déchets industriels en fût ou bidons et de déchets divers », listent les instances communales.
Ce lundi matin, l’entreprise TotalEnergies a assuré qu’il n’y avait aucun risque pour la santé :
« En Wallonie, il existe environ un millier d’anciennes décharges. Celles-ci sont le reflet d’une autre époque, dont la réglementation permettait l’utilisation », a réagi TotalEnergies dans un communiqué. « Il ne faut pas regarder un dossier d’il y a trente ans avec les yeux d’aujourd’hui », a complété son porte-parole Tom Claerbout.
« Il n’y a aucune indication à ce stade qui confirmerait que les réglementations de l’époque n’aient pas été respectées. Nous savons que ces pratiques n’existent plus aujourd’hui, que la gestion des déchets a évolué en trente ans. »
L’usine de polymères de TotalEnergies à Feluy avait autrefois passé un contrat avec une entreprise locale pour la gestion des déchets :
« Nous précisons que les déchets étaient inertes et on peut confirmer qu’il n’y a pas de risque pour la santé », a encore souligné Tom Claerbout.
TotalEnergies n’a, à ce jour, pas été contacté par les autorités.