Le harcèlement sous toutes ses formes est un phénomène de société qui s’est amplifié ces dernières années et qui a conduit à de nombreux drames. Dans notre région, le service SOPHIA, à Soignies, prend en charge des situations de harcèlement chez les jeunes. Il est unique en Belgique francophone et souhaite développer dans un futur proche un vrai centre de référence en la matière. Il est associé dans ce projet avec d’autres structures, dont l’asbl « Les Mots de Tom ». Michel Bellefontaine et Thomas Jadin ont rencontré le papa de Tom, un adolescent qui a mis fin à ses jours suite de nombreuses années de harcèlement scolaire.
Véronique et Marc nous reçoivent dans la chambre de Tom. Elle est désormais un lieu de mémoire, voire de recueillement mais nullement un sanctuaire figé, les laissant sans réaction face à leur douleur. Ils ont connu l’enfer de perdre leur fils, un fils différent, doté d’une sensibilité, d’une intelligence et d’une mémoire exceptionnelle, diagnostiqué Autiste Asperger à ses 12 ans.
« Tom s’est suicidé le 22 mars 2018, en nous laissant une longue lettre. Il vivait un certain mal-être et s’était enfermé dans une carapace. C’est à la découverte de sa lettre que l’on a compris que le harcèlement scolaire était l’élément déclencheur de son suicide. » Marc Van Aerschot, papa de Tom.
« Tom était différent, hypersensible. Je pense qu’il a connu le harcèlement pratiquement toute sa vie. Quand il en a eu conscience, vers 10-11 ans, il a changé de comportement. Nous l’avons changé d’école, on a frappé à toutes les portes, sans trouver vraiment de solution pour l’aider. »
A sa disparition à l’âge de 17 ans, Tom a laissé une lettre de 14 pages, d’une écriture exceptionnellement fluide, précise et bien sûr extrêmement forte pour ses lecteurs.
« Tom avait une mémoire exceptionnelle. Il se souvenait de tous les événements. Il les a reproduits de manière presque chronologique. Pour nous, certaines choses étaient connues, d’autres pas. C’était un choc. Suite à la lecture, on a voulu faire quelque chose pour qu’il ne soit pas parti pour rien. »
Après le drame, Véronique et Marc Van Aerschot ont trouvé dans leur autre fils, auprès de la famille et d’amis, dans leur travail aussi, et soutenu par un psychologue, les ressources pour ne pas sombrer. La création des « Mots de Tom » s’est alors imposée, dans l’objectif de mettre fin au harcèlement scolaire.
« A la base on a fait un colloque. Puis beaucoup de parents nous ont poussés à aller plus loin parce qu’eux-mêmes ne trouvaient pas de solution. Avec le recul, le fait d’avoir créé l’asbl m’a permis de faire mon deuil. »
L’asbl « les mots de Tom » est l’un des partenaires d’un projet de Centre de référence pour la prise en charge des situations de harcèlement chez les jeunes. Le projet est porté par le service sonégien SOPHIA et il vise à fédérer les structures disparates existantes, tant en matière de prévention que d’intervention.
« Nous avons eu l’occasion de rencontrer les gens du service SOPHIA. Ils nous ont paru hyper-compétents pour pouvoir aider les victimes. Leur idée de centre de référence dans l’intervention est unique. Je ne comprends pas que cela n’existe pas encore. Je n’arrêterai pas tant que ce centre n’existera pas ! Parce que j’ai vraiment l’impression que s’il avait existé, il y a 3 ans, mon fils serait encore en vie aujourd’hui. » Marc Van Aerschot, papa de Tom.
David Plisnier, coordinateur du service SOPHIA et initiateur du projet de Centre de référence pour la prise en charge des situations de harcèlement chez les jeunes sera l’invité de Michel Bellefontaine, ce dimanche 12 septembre à midi.
M. Bellefontaine
Recommandations
Ecaussinnes : la famille Sicurello fait briller la cuisine italienne
Braine-le-Comte : le Marathon des lettres pour défendre les droits humains
Houdeng : mobilisation pour le musée de la Cantine des Italiens
Boucle du Hainaut: présentation du nouveau rapport d'incidences environnementales à Soignies
Soignies: de nouvelles règles de stationnement bientôt en vigueur
Binche : subsides d'1,3 millions d'euros pour le stade Domenico Schéna
La Louvière : quatre personnes placées en détention préventive suite à une macabre découverte