La nouvelle réforme du décret Paysage qui impliquerait des nouvelles conditions de réussite dans l’enseignement supérieur fait débat au sein des Hautes Écoles et Universités. Dans le cadre des discussions actuelles autour de cette réforme, le Directeur-Président de la HELHa s’est exprimé.
Philippe Declercq, Directeur-Président de la HELHa, exprime être défavorable à une demande de report, voire l’annulation, de la réforme du décret Paysage. Cependant, il estime qu’il faut prendre le temps de l’évaluer lors de la prochaine législature.
Après avoir consulté les différentes instances de son institution, le Directeur-Président estime être favorable à la philosophie générale de ce décret. Selon lui, il n’est effectivement pas acceptable que certains étudiants accèdent à leur année diplômante en n’ayant pas acquis les bases de la formation choisie. Les 60 crédits à réussir en BLOC 1 peuvent donc être considérés comme indispensables.
Cependant, au sein de leurs bacheliers professionnalisants, Philippe Declercq affirme constater que c’est entre autres en BLOC 2, lors des stages et de la confrontation avec le monde professionnel, que leurs étudiants confirment ou pas leur choix d’étude. La HELHa affirme comprendre donc l’impression des étudiants d’avoir un chronomètre au-dessus de la tête, en guise d’épée de Damoclès.
« Les étudiants n’auront-ils donc plus de joker après leur troisième année de formation ? C’est bien là que la réforme du décret Paysage pourrait avoir davantage de conséquences. Comme ils l’ont toujours fait, les jurys de la Haute Louvain en Hainaut se positionneront dans la nuance et tiendront compte du parcours et du profil des étudiants lors des délibérations. » explique-t-il.
Par ailleurs, le Directeur-Président appuie le fait que tout étudiant non-finançable gardera la possibilité de demander une dérogation en la motivant soigneusement. La HELHa analysera ces demandes. Le profil et le parcours des étudiants seront une fois encore des éléments déterminants affirme-t-il.
Le personnel administratif de la HELHa a été formé aux nouvelles règles de finançabilité. Les dispositions prévues dans le décret ont donc bien été intégrées. Peu à peu, dans un contexte politique compliqué, les directions des différents Départements de la HELHa informent les étudiants à propos des crédits à réussir pour rester finançables. Elles insistent aussi sur les mesures d’accompagnement qu’ils peuvent activer afin de surmonter leurs éventuelles difficultés.
La Haute Ecole affirme mesurer les impacts de la crise COVID-19 sur les étudiants.
Selon la Haute Ecole, une évaluation de la réforme du décret Paysage doit être réalisée. Il est trop tôt pour donner des chiffres précis. Les analyses sont en cours. Les sessions des mois de juin et d’août permettront d’avoir davantage de recul. Des éléments correcteurs pourraient être apportés au décret aux termes de l’année académique en cours.
Ce mardi après-midi, les propositions d’une nouvelle réforme du décret Paysage sur l’enseignement supérieur seront examinées en commission du Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Trois textes seront débattus par les parlementaires. Celui déposé par PS et Ecolo, prévoit un moratoire d’un an sur les règles de finançabilité. Les deux partis annoncent désormais vouloir se rallier à la proposition des rectrices et recteurs qui proposait des ajustements plutôt qu'une remise en cause globale des nouvelles règles. Ecolo rejoint la proposition des recteurs et rectrices et propose une pause d’un an pour certains étudiants.
Dès la prochaine rentrée de 2024-2025, la réforme du décret paysage sera pleinement effective. Elle inquiète les étudiants comme le confirme Lenaïk Dumont, présidente de l’Organisation des Étudiants de la HELHa. Les étudiants ont déjà manifesté à plusieurs reprises pour demander l’abandon de ces nouveaux critères.