Commerces : l'inquiétude des travailleurs de la grande distribution

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Depuis plusieurs mois, le secteur du commerce fait régulièrement la une de l’actualité. Entre réorganisation d’enseignes, fermeture de magasins ou reprises par d’autres acteurs de la distribution, c’est l’inquiétude qui règne chez les travailleurs des hypermarchés, supermarchés ou magasins de proximité. Une situation qui préoccupe également les organisations syndicales.

Franchisation des magasins Delhaize, menace de fermeture du match de Binche faute de repreneur, fin des activités du Leader Price d'Epinois pour ne citer que trois exemples, le secteur de la grande distribution est en pleine mutation. De quoi susciter l'inquiétude chez les travailleurs et leurs représentants syndicaux.

" Il y a des inquiétudes dans tout le commerce ", confirme Giovanni Buscemi, secrétaire permanent Setca Centre. " Il est clair que dès que Delhaize a mis un pied à l'étrier, toutes les enseignes et tous les travailleurs de n'importe quelles enseignes se voyaient avec une épée de Damoclès sur la tête. Les inquiétudes sont là. En tant que organisation syndicale, nous sommes là pour obtenir plus ou garder ce que les travailleurs du commerce ont aujourd'hui. Force est de constater que tous ces employeurs là voient une évolution mais vers le bas."

Dans la région du Centre, le secteur représente entre 1500 et 2000 emplois, répartis dans plusieurs commissions paritaires que l'on peut classer par type de commerce. Hypermarchés, supermarchés et magasins de proximité ne répondent pas aux mêmes règles. Le glissement d'une commission paritaire vers l'autre à travers la franchisation par exemple a donc des conséquences pour les travailleurs.

" L'enseigne phare pour le moment dans le commerce c'est Delhaize ", poursuit Giovanni Buscemi. " Il y avait une flotte de 128 magasins qui étaient des magasins intégrés sous une commission paritaire. Ils ont revu leur position en passant dans les sous-commissions paritaires de la franchise. Ils ont bien évidemment la possibilité de le faire. Mais, ce qui nous nous désole, c'est encore une fois que la concertation sociale est complètement ignorée."

Autre exemple d'inquiétude, l'avenir de l'enseigne Cora. Restera-t-elle sous le giron du groupe Louis Delhaize, qui se sépare de ses magasins Match ?

" Je ne pourrais pas vous dire exactement ce qui va se passer. On essaie d'anticiper les choses parce que le cas Delhaize a créé un précédent ", regrette le responsable syndical.

Le paysage de la grande distribution se dirige-t-il vers l'hégémonie de quelques grands groupes au détriment des plus petits ? Si la question se pose, du côté syndical on insiste sur la concertation quelle que soit l'évolution du secteur.

N. Elet

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