On attendait depuis longtemps une passerelle permettant au Ravel Nivelles-Seneffe de franchir le canal à Arquennes. La passerelle est bien là mais inutile car un riverain conteste le droit de passer sur le terrain qu’il occupe. C’est le conseiller PS de l’opposition Michaël Carpin qui a levé le lièvre. Le Collège seneffois a dû s’expliquer sur ce litige et les actions en cours devant la justice. Et la situation n’est pas simple…
Nivelles-Seneffe à vélo, c’est une dizaine de kilomètres par le ravel 141 avec une obligation : quitter l’ancienne ligne et traverser le village. La passerelle posée l’automne dernier sur l’ancien pont devait tout arranger : ce serait tout droit et tout plat entre les deux communes. Et pourtant, elle n’est toujours pas ouverte.
« La passerelle est là. Il faut encore aménager les abords de part et d'autre. Ça prendra encore quelques mois, regrette Bénédicte Poll la bourgmestre de Seneffe. Mais après, on est bloqué par un litige avec un riverain qui occupe sans titre de propriété un espace. Et donc on attend que la justice tranche cette situation. »
Et cela dure depuis 2018. La commune, qui par convention avec la Région doit entretenir le Ravel, se voit refuser l’accès à l’ancienne ligne à hauteur de la gare d’Arquennes. L’occupant du terrain s’adresse à la justice de paix pour en interdire l’accès. Et la justice lui donne raison : il est chez lui.
Or le terrain appartient à la SNCB.
« Donc il n'est pas propriétaire, il n'a pas de titre de propriété, il occupe. En effet, il aurait souhaité acquérir. On a des écrits de sa demande d'acquérir. Mais pour le moment, la difficulté, c’est que c’est comme un squat. En fait, c'est quelqu'un qui squatte un espace et c'est difficile parfois de déloger des squatteurs. »
Un parcours alternatif avait été envisagé. A deux cents mètres de là, il traverserait un terrain du Cpas, puis une cité avant de rejoindre le ravel. Mais le plaignant estime qu’il s’agit là aussi du terrain qu’il occupe. On refrappe alors à la porte de la justice de paix.
« Une première action en justice, une justice de paix a reconnu que l'espace était occupé, résume la bourgmestre. Et maintenant que ce premier jugement a eu lieu, nous demandons d'une part une requête interprétative du jugement pour qu'on définisse l'espace d'occupation dont on parle. Parce que comme cette parcelle n'est pas cadastrée, ce n'est pas clair l'étendue du jugement. Et d'autre part, il y aura une action pour prouver qui possède vraiment le titre de propriété. »
Une démarche qui prendra encore du temps. En attendant on pourra profiter du panorama sur le village et le canal avant le cul-de-sac. Mais une passerelle à 700.000 euros juste pour une jolie vue, cela justifie un label provisoire « travaux inutiles ».