Le conseil communal de Seneffe a fait sa rentrée ce lundi soir. Au-delà de l’ordre du jour, deux questions d’actualité ont particulièrement suscité le débat. La première portait sur l’annulation du permis unique octroyé à la société Roosens Bétons, la seconde, aux finances communales.
Le projet d’extension de la société Roosens Bétons à Familleureux s’est une nouvelle fois invité sur la table des élus seneffois. Suite à un recours introduit par des riverains, le gouvernement wallon a en effet décidé de refuser le permis unique délivré à la société par le collège communal en mai dernier. Le groupe socialiste parle de désaveu.
« C’est un carton rouge qui a été adressé au collège puisqu’il s’était prononcé favorable malgré les injonctions que nous avions dénoncées et l’opposition des riverains. Tout cela n’a pas été écouté. Finalement, deux ministres, un Ecolo et un MR, les mêmes couleurs politiques que le collège, lui adresse un carton rouge. L’arrêté ministériel est clair. Ces arguments-là étaient déjà connus du collège. C’est du temps perdu pour les riverains et pour l’entreprise. », Michaël Carpin, conseiller communal PS.
De son côté, la Bourgmestre se défend. Le collège a, selon elle, toujours tenté de trouver un équilibre entre les remarques des riverains et les demandes de l’entreprise.
« C’est en effet un permis délivré par la commune mais avec un avis favorable des fonctionnaires délégué et technique de la région. Nous avons suivi leur avis et rajouté une série de conditions. Entretemps, un élément nouveau est entré en compte, c’est un PV dressé par la police de l’environnement de la Région wallonne suite à nos sollicitations et aux plaintes des riverains. Et plus, il y a aussi des interprétations juridiques différentes entre les fonctionnaires délégués et techniques qui ont instruit le recours et ceux qui ont pris la décision en première instance. », Bénédicte Poll, Bourgmestre de Seneffe.
La société Roosens Bétons n’a pas encore annoncé s’il introduirait ou pas un recours au Conseil d’Etat, pour sa part, le collège ne contestera pas la décision du gouvernement wallon.
Lors de cette séance, une autre question a, elle-aussi, crispé les débats. Seneffe est-elle surendettée par rapport aux autres communes du Centre ? Pour le Parti Socialiste, la réponse est oui ! Dans un article de presse paru cet été, un tableau comparatif indique que le montant de la dette d’un seneffois s’élève à 2.220 euros. Le plus haut de la région. Situation catastrophique pour les uns, dette nécessaire et maitrisée pour les autres.
« La dette est conséquente, c’est dix fois plus qu’à Ecaussinnes. Commune qui a le même profil que nous. Donc pour moi, oui, Seneffe est en danger. », Michaël Carpin, conseiller communal PS.
« La commune de Seneffe a en effet un endettement plus important que les autres communes de la Région du Centre mais aussi un niveau de recettes plus important. Notre volonté n’est pas d’avoir un endettement nul. L’objectif est d’avoir une dette maitrisée, c’est le cas et d’avoir la capacité de la rembourser, ce qui est le cas aussi. », Bénédicte Poll, Bourgmestre de Seneffe.
Les divergences de points de vue sont apparues à plusieurs reprises entre le groupe PS et la majorité. Pas vraiment une rentrée en douceur pour les élus seneffois.
M. Pintus