Il y a pénurie d’aides ménagères. Le problème est bien réel. Les entreprises de nettoyage, ont de plus en plus de mal à satisfaire les demandes de leurs clients tant l’offre est faible. Une enquête de la CSC révélait récemment que bon nombre de ces travailleurs rencontraient des difficultés financières. Est-ce dû à cela ? A la pénibilité du travail ? Voici le témoignage de la responsable de la société « Adieu poussières », située à La Louvière.
Sonia Neyrinck ne croule pas sous les candidatures. Depuis juin dernier, cette responsable de société de nettoyage, n’a engagé que 10 aides ménagères. Du jamais vu.
« On a jamais eu autant de difficultés à recruter. A côté de cela, on a énormément de demandes depuis le mois de juin. »
Elle se souvient encore de ces moments où 8 personnes répondaient à la même offre d’emploi. Ce n’est plus le cas. 'Adieu Poussières' travaille pourtant en étroite collaboration avec le Forem, mais ici, rien ne vient. Le bouche à oreille est selon elle à l’heure actuelle plus efficace.
« Les dames qui travaillent chez nous, on leur demande à chaque fois d’augmenter leur nombre d’heures. Si ça les arrange. »
Mais qu’est ce qui explique cette pénurie ? Là où certains pointent du doigt des revenus trop maigres, Sonia parle de salaire correct. Selon elle, le problème ne vient pas de là. Il se trouve peut-être du côté de la pénibilité du travail.
« Notre meilleur canal de recrutement aujourd’hui, c’est le bouche à oreille de nos aides ménagères. Leurs amies, leur famille, leur réseau. »
Sonia Neyrinck reçoit également beaucoup de certificats médicaux. Les maladies de longue durée, autre problème auquel elle est confrontée. Sur 100 aides ménagères, 20 sont en décrochage complet.
« De l’heure, ça commence à 11,35 euros et ça termine à 12,25 euros. Elles ont des chèques repas. Il y a aussi une organisation du travail qui permet de vivre en tant que parent. On s’adapte. »
« On a une accompagnatrice sociale, pour parler avec elles, des problèmes éventuels. »
Une situation d’autant plus délicate que la demande augmente. Actuellement ce ne sont pas moins de 15 clients qui attendent une aide ménagère.
« Je n’ai pas à juger mais je me demande pourquoi elle reste aussi longtemps inactive. »
Un métier considéré comme "critique". En attendant, Sonia Neyrinck se dit frustrée de ne pas pouvoir satisfaire rapidement toutes les demandes.
B. Maton