Ce mardi 21 septembre, la ville de La Louvière a annoncé via un communiqué que le projet de construction d’un nouveau stade sur le site du Tivoli déposé par la RAAL La Louvière était irrecevable. Une décision qui met un terme à un dossier qui, après l’enthousiasme suscité lors de sa présentation, sentait le souffre depuis plusieurs semaines.
C’est en mars dernier que la ville de La Louvière a lancé un appel à projet afin de trouver un opérateur en mesure de mener une reconversion d’une partie du site du Tivoli, juste à côté du stade actuel. Un appel cadré notamment par la clause dite « Orban » du nom de celui qui a légué le terrain à la ville. Des conditions qui imposent notamment que le site doit avoir comme usage la pratique du sport et que la ville doit en rester le propriétaire.
Peu de temps après le lancement de cet appel à projet, le club de football de la RAAL La Louvière, l’un des trois occupants du stade du Tivoli avec l’Union Royal La Louvière Centre et le club d’athlétisme ACLO, est sorti du bois en se déclarant candidat à l’appel à projet avec comme objectif la construction d’un nouveau stade de football.
Lors de la clôture de l’appel à projet en mai, la RAAL est la seule à rendre un dossier. Les voyants sont alors verts. L’enthousiasme gagne les nombreux supporters du club, toujours nostalgiques de l’époque où la RAAL historique remplissait le Tivoli face aux cadors de D1. Le club de Salvatore Curaba construit donc à ses frais, le budget de 16 millions d’euros est avancé, un nouveau stade de 8600 places en phase avec son ambitieux projet sportif et la ville de La Louvière rénove le Tivoli pour en faire un complexe d’athlétisme ultra moderne. Tout le monde semble satisfait. Même au-delà des frontières de la cité des Loups puisque le club de rugby de Soignies monte dans le train avec la perspective de disputer ses matchs les plus importants au new Tivoli.
Et comme depuis sa création, la RAAL La Louvière veut aller vite. L’entreprise chargée de la construction est rapidement trouvée. Ce sera Wanty, déjà partenaire du club.
« Les dates actuellement qui sont au planning, c’est une introduction du permis dans les prochaines semaines. On essayera de démarrer le chantier en avril 2022 et on espère que tout sera prêt pour démarrer la saison 2023-202 », indiquait en mai Christophe Wanty.
Mais juste avant la trêve estivale, lors d’une conférence de presse, le collège communal indique que plusieurs obstacles apparaissent dans le projet rendu par le club. Des points qui devront faire l’objet d’une négociation avant que le dossier puisse aboutir.
« Le club souhaite que nous investissions 4 millions d’euros pour des parkings, il y a aussi des demandes pour que la ville prenne en charge certains frais d’entretien. Le club souhaite aussi que nous ne posions pas de condition à l’octroi du permis mais ce n’est pas de la compétence de la ville. Nous voulons donc que le projet aboutisse mais nous devons nous mettre autour de la table pour aborder ces différents points. » C’est ce qu’indiquait au micro d’Antenne Centre, le bourgmestre de La Louvière le 29 juin.
A ce stade donc, l’heure était toujours à la confiance du côté des autorités communales. Du moins face caméra.
En juillet, à l’occasion de la première réunion entre la ville et la RAAL, la situation se tend. Et le ton change. Démarche peu courante à La Louvière, à la sortie de cette rencontre, la ville se fend d’un communiqué qui ne laisse planer aucun doute sur l’atmosphère de la rencontre. Entre les lignes, on comprend que les discussions ont été compliquées.
« Une première réunion s'est tenue ce 13 juillet dans le cadre du projet de nouveau stade sur le site du Tivoli déposé par la RAAL. Une réunion difficile, qui a vu les délégations de la RAAL et la Ville de La Louvière se heurter aux obstacles juridiques et techniques déjà pointés du doigt en juin dernier lors de la prise d'acte du projet par le collège communal » indiquait ainsi la ville le 13 juillet.
Un climat tendu que confirmait Salvatore Curaba. Dans une publication sur les réseaux sociaux, il avouait ne pas être parvenu à garder son calme.
« Malheureusement, cela n’a pas été une réunion positive. Je reconnais ne pas avoir été bon. Je me suis trop vite énervé face au manque d’ouverture et au manque d’empathie. Quel sale caractère. Pourtant, je vous assure que j’ai beaucoup d’expérience. Et je m’étais conditionné pour rester calme. Mais le naturel revient malheureusement toujours au galop. Malgré mon âge, je suis resté cet adolescent de quartier, révolté face aux attitudes négatives, aux mensonges et aux injustices ». Une publication ponctuée par une interrogation quant à l’avenir du dossier.
Début septembre, le président de la RAAL regrettait encore que le dossier stagne. Et paradoxalement, il annonçait également qu’il ne participerait pas à la prochaine réunion fixée au 24 septembre. « Une nouvelle réunion avec la délégation désignée par le collège devrait avoir lieu le 24 septembre. Toni Turi et moi-même avons décidé de ne pas participer à cette réunion et d'être représentés par une délégation constituée de quelques administrateurs de la RAAL ». Les patrons du club estimant sans doute que les interlocuteurs désignés par la ville n’étaient pas à la hauteur de l’enjeu.
Une ultime péripétie qui n’aura pas de conséquence. Cette réunion a été annulée suite à la décision de la ville de La Louvière de mettre un terme au dossier. Après celui de la Strada, le projet de nouveau stade avorté signe un nouvel échec avec un partenaire privé à La Louvière.
A. Laurent