En avril dernier, la Ville de La Louvière par l’intermédiaire de son collège communal a estimé que le marché public qui le liait au promoteur Wilhelm and Co pour la réalisation de la Strada était caduc. Entre d’autres termes qu’il n’existe plus tant selon la ville le dernier projet avancé par le promoteur est différent de celui initialement prévu. Et il aura donc fallu un peu moins de deux mois pour entendre la réaction du promoteur. Le groupe Wilhelm qui sans surprise réfute les arguments de la ville de La Louvière.
Au-delà de longue liste de griefs que Wilhem and co reproche à la ville dans l’échec de la Strada, avec comme éléments centraux le permis accordé pour l’extension de CORA et le soutien apporté à l’implantation d’IMAGIX, Peter Wilhem entouré pour l’occasion de ses avocats écarte d’un revers de la main l’argument de caducité avancé par la ville pour mettre un terme au marché public qui lie les deux partenaires.
« La caducité, c’est l’impossibilité d’exécution définitive. Il n’y a pas d’impossibilité », explique Me Yves Moreau, avocat. « Preuve en est le bâtiment où nous sommes aujourd’hui. Et s’il y a bien des difficultés pour le moment, …, on ne parle pas du tout de problèmes définitifs ».
Pas d’impossibilité donc selon le promoteur de mené à bien le projet. Et si des modifications ont bien été apportées, elles l’ont été, selon Peter Wilhelm soit en raison d’éléments liés à des décisions de la ville de La Louvière soit à cause de facteurs extérieurs comme la pandémie de covid 19 et son impact sur le secteur commercial. Mais le promoteur le répète, il n’a jamais eu l’intention d’abandonner la Strada. Il vient d’ailleurs d’activer son option d’achat pour lancer la deuxième phase du volet résidentiel.
« On a bien l’intention de continuer. On l’a toujours dit. On y croit. La preuve c’est qu’on a vendu la majorité des appartements », insiste Peter Wilhelm, CEO.
Et ce jeudi, le groupe Wilhelm and Co a envoyé un projet d’assignation à la ville de La Louvière. Sans réaction positive de cette dernière dans un délai de 48h, c’est donc devant les tribunaux que le dossier se réglera avec au centre des débats le montant des indemnités que chaque partenaire, si on peut encore les appeler comme ça, pourra réclamer.
« Le préjudice direct est de 30 millions. Et encore une trentaine de millions pour le manque à gagner », Peter Whilelm.
Du coté de la ville de La Louvière, on campe sans surprise sur ses positions et le Bourgmestre que nous avons contacté ne souhaite pas à ce stade s’exprimer davantage si ce n’est en rappelant que la ville dispose de solides arguments juridiques et qu’elle est prête si nécessaire à défendre ses intérêts devant les tribunaux.
A. Laurent