Les gobelets jetables en plastique, utilisés en grand nombre dans les cafés lors des festivités , sont sur le point de disparaitre du paysage. Dès le mois de janvier 2023, ils seront, en effet, interdits en Belgique. Dans la Région du Centre, certaines communes ont déjà franchi le pas. D'autres amorcent leur transition. Un enjeu de taille pour elles et les commerçants.
Pour beaucoup d'organisateurs d'événements, c'est l'une des questions majeures à l'approche des festivités de 2023. Comment gérer au mieux le passage entre l'utilisation de gobelets en plastique à usage unique et une solution plus durable, imposée dès le mois de janvier ? Un défi logistique, environnemental et économique. A Binche, à quelques semaines des premiers roulements de tambour, la Ville se positionne.
" Nous avons réuni l'ensemble des cafetiers et nous avons proposé une initiative. La Ville de Binche a lancé un marché public pour disposer de dizaines de milliers de gobelets réutilisables. Nous avons souhaité travailler avec des entreprises de travail adapté pour les mettre en évidence. Et donc, comme cela, chaque cafetier commandera le nombre de gobelets qu'il souhaite. Pendant l'activité, il les lavera lui-même et après c'est un service professionnel qui procédera au lavage de l'ensemble des dizaines de milliers de gobelets utilisés au carnaval de Binche ", détaille Laurent Devin, Bourgmestre de Binche.
A Soignies, l'une des communes de la région précurseurs en la matière, c'est cette même solution qui s'applique, depuis plusieurs années, lors des événements que sont la Simpélourd, la Pentecôte et Août en éclat. La Ville prête des gobelets réutilisables aux commerçants. Une caution d'un euro par gobelet est demandée aux clients. Un dispositif qui permet d'éviter les déchets en rue mais qui n'a pas que des avantages pour les professionnels. C'est ce que constate Benoît Boisdequin, cafetier à Soignies.
" Pour nous, ce n'est pas un effet super positif parce que c'est beaucoup plus de manipulations. C'est compliqué aussi pour les comptes. Il y a de la perte, il y a de la casse. Il faut de la monnaie pour rendre les cautions. Quand on a 1000 gobelets, il faut prévoir 1000 € en pièces ".
Du côté de La Louvière, les discussions sont toujours en cours. Si la piste de l'achat groupé de gobelets réutilisables semble privilégiée par les autorités communales, les cafetiers restent sur la réserve.
" Ce n'est pas tellement favorable ou défavorable. On doit, je pense, subir." , explique Medhi Mrakha, cafetier et président de l'Union des Commerçants et Indépendants de La Louvière. On a introduit une demande pour pouvoir retourner à l'ancien système, c'est à dire servir en verre, ce qui est complètement écologique. Mais je pense qu'on ne va pas se diriger vers cela pour des raisons de sécurité. Donc, à mon avis, on va arriver sur un système de verres réutilisables. Pour le commerce et la vente, ce n'est pas bon, c'est certain. Avec la caution, on compte 20 ou 25 % de ventes en moins. Deuxièmement, comment le contrat va-t-il être négocié? Est-ce qu'on récupérera la caution si le verre est griffé? On pourra peut-être assister à des cafés qui vont fermer plus tôt pour ne pas devoir récupérer les cautions ".
Si des questions demeurent quant à la mise en place des nouvelles mesures, les différents acteurs reconnaissent qu'il est préférable de réaliser la transition ensemble plutôt qu'individuellement. Verdict sur l'application concrète dans les prochaines semaines.
N. Elet