Mardi soir, au conseil communal de Binche, aucun point ayant trait à l'église des Récollets n'était à l'ordre du jour. Mais, au cours des questions d'actualité, Etienne Piret, membre d'Union, a présenté le regard de son groupe politique sur la situation et le choix de la Ville de Binche de préconiser une démolition de l'édifice incendié.
S'exprimant au nom du groupe Union, Etienne Piret a fait part à l'assemblée du triple choc vécu ces derniers jours. Le premier lié à l'incendie qui a touché les Récollets, en plein centre-Ville. Le deuxième,à la découverte de photos plutôt rassurantes de l'édifice après l'intervention des pompiers. Le dernier, lors de l'annonce de la décision communale de démolir le bâtiment. Une décision hâtive selon le conseiller communal.
" Il y a deux choses. Il y a la sécurité. J'ai toujours répété que la sécurité des passants, la sécurité des riverains, c'est indispensable. Mais la sécurité ne s'oppose pas à la protection du patrimoine. Et d'ailleurs, je l'ai dit en séance, je suis vraiment surpris que les mesures de sécurité que l'on a prises jusqu'à maintenant, même si on envisage une démolition, ça se limite à quelques barrières Nadar. En principe, un bâtiment comme ça qui a brûlé, il faudrait l'étançonner et enlever les pierres en sommet du bâtiment qui, éventuellement, pourraient chuter. Tout ça n'est pas fait. On a juste mis des barrières Nadar et on attend la démolition."
Etienne Piret constate que, bien avant l'incendie, l'édifice présentait des risques d'instabilité potentielle, par manque d'entretien réalisé par le propriétaire privé. L'incendie a aggravé la situation mais, selon le rapport d'expert consulté par le conseiller, il n'est pas impossible de stabiliser et restaurer le bâtiment.
" On a fait un rapport qui est très honnête et objectif, réalisé par une société spécialisée qui donne bien tous les éléments à prendre en compte. Les éléments positifs comme les éléments négatifs. Il y a beaucoup d'éléments positifs et la Ville a un peu balayé ça. On enlève tout ce qui pourrait justifier de maintenir ce bâtiment et, au contraire, on préfère ne prendre que les éléments qui disent qu'il faut tout démolir. Et ça, c'est un peu rapide quand même comme analyse. Maintenant, j'attends beaucoup de la décision de la ministre. "
Une décision de la ministre wallonne du Patrimoine Valérie De Bue qui, en fonction des éléments qui lui sont fournis, pourrait s'opposer à la démolition complète ou partielle du bâtiment classé. Mais tout aussi bien valider la décision de la Ville de Binche.
" Si on prend cette option, malheureusement, ça ne se fait pas en deux secondes. Avec la masse du monument et tous les éléments qu'il faut préserver parce qu'ils font partie du classement, il faudrait vraiment y aller étape par étape. Donc on n'est pas encore sorti de l'auberge ", termine Etienne Piret.
La décision attendue dans moins de deux semaines.
N. Elet