Dans un peu moins de 5 semaines, les regards seront rivés sur le Carnaval de Binche de retour après deux années de privation. Mais en coulisses, les louageurs sont sur le qui-vive pour que tout soit parfait. Cela fait quelques semaines que la tension monte, entre la confection des chapeaux, les ajustements de costumes et la location des apertintailles pour les soumonces. Voici un petit tour en atelier, chez les Kersten plus exactement, louageur de père en fils.
Il est loin le temps de l’incertitude lié aux mesures annoncées par le Codeco. Les Kersten père et fils sont en pleine effervescence depuis quelques semaines et ce sera le cas pour toute la saison carnavalesque. Quelle joie pour ces louageurs de reprendre une activité tout à fait normale.
"On voit que depuis le mois de décembre, les gens sont très motivés, de venir louer. Et puis, nous avons les soumonces qui commencent, ils viennent louer et sont heureux !" Nous explique Karl Kersten.
Un téléphone qui sonne, des clients qui ne cessent de franchir les portes de leur atelier, un quotidien marqué par le contact humain. Ici, chaque mètre carré nous rappelle que le compte à rebours est lancé.
"Voici les apertintailles qui vont servir durant les soumonces, classés par taille."
Ennemie de l’apertintaille, la pluie !
"Lorsqu’il pleut très fort, on fait sécher sur les radiateurs mais ça met du temps à sécher !" Nous confie Karl Kersten.
Ici, la confection des chapeaux. C'est Quentin, le fils Kersten, que l'on retrouve à la manoeuvre.
"Beaucoup de demandes avec les trois années de médailles à rattraper à cause du covid, des sociétés ont leur anniversaire, beaucoup de demandes pour les chapeaux blancs."
Au point de devoir refuser une vingtaine de demandes cette année et ce n’est certainement pas l’augmentation du prix de certains tissus et accessoires qui ternira leur enthousiasme après deux années de privation.
"Nous avons eu la toile de lin qui a augmenté, le ruban, car la firme ne fait ça que pour nous et puis ce sont les cloches , ça a triplé au niveau des cloches."
Et si vous pensiez avoir tout vu, détrompez-vous , petite visite de la réserve dans laquelle se trouvent tous les costumes.
"Une étagère c’est une année. Certains réservent un nouveau costume, d’autres d’un an, deux. Ils viennent on se sert et on ajuste en fonction de sa taille."
Karl Kersten qui ajustera comme chaque année son propre costume, lui qui retrouvera le plaisir de faire le gille au sein de sa société Les Réguénaires.
B. Maton