C'est en 2018 que le club d'équipes cyno-aquatiques de Belgique a vu le jour. Cette asbl propose de former des binômes maître-chien capables d'intervenir en milieu aquatique pour des missions de sauvetage. De février à novembre, c'est au port de plaisance de Seneffe que les entrainements se déroulent. Une activité impressionnante mais malheureusement pas encore reconnue. Audrey Decroës et Charles Sauvage.
Si les maîtres sont les premiers à l'eau pour l'entraînement. Bali, Paddy, Taïko ou encore Oscar n'en ratent pas une miette. Impatients qu'ils sont, de pouvoir rejoindre leur moitié. Ensemble, au bout de 2 à 3 ans de formation, maître et chien seront capables d'intervenir sur toutes les activités se déroulant dans ou sur l'eau.
« Quand il y a une personne qui est en difficulté dans l'eau, le chien va la chercher avec son humain et c'est le chien qui fait le travail de force pour ramener les deux personnes à terre. Et de ce fait là, le secouriste est en bonne forme pour s'occuper de la personne à terre » explique la présidente du club Cyno-aquatique de Belgique, Mai Baras.
Bien évidemment, certaines races possèdent de véritables prédispositions à cette activité, à l'image des Terre-Neuve et leurs pattes palmées. On peut également mentionner les Leonberg ou encore les Bouviers. De l'endurance, de la force, mais avant tout de la confiance, de l'envie et de l'écoute. C'est d'ailleurs à cet effet que l'entraînement commence à terre.
« Un chien doit pouvoir, sur injonction, aller à gauche ou à droite quand on est dans l'eau, si on doit aller chercher une victime qui se trouve à un endroit bien précis. Et donc, si les exercices ne sont pas maîtrisés au sol au préalable, on ne pourra pas travailler correctement dans l'eau » déclare Julien Vanderbruggen, membre fondateur de l’ECAB et moniteur.
Il est d'ailleurs temps d'y aller, dans l'eau. Là, on débute par des exercices simples pour avancer graduellement dans la difficulté. Au final, il sera question de sauver une personne, voire même de tirer un bateau. Les chiens étant capables de remorquer jusqu'à une tonne sur plusieurs centaines de mètres, capacité exceptionnelle qu'ils acquièrent tout simplement par le jeu.
« On ne va rien imposer aux chiens. Une fois que le chien a fini de travailler, on le félicite, on met des petites récrés aussi pour les jeunes chiens. On ne va pas travailler pendant 2 h d'affilée avec un chien qui a six mois. Donc on va vraiment essayer de faire ça de façon graduelle dans le jeu et dans le positif » ajoute le moniteur.
Et ce qui est valable pour le chien l'est aussi pour le maître. Exemple avec Marie et Oscar. Pour partager cette activité physique avec son chien, Marie a appris à nager à ses côtés. La relation de ce binôme n'en étant que plus forte.
« On a appris beaucoup de choses à deux et comme il me comprend mieux, on s'est rapproché. Il est petit mais il arrive quand même à tirer des planches avec des êtres humains. On voit qu'il est courageux, qu’il tire. Oui, je suis fier de lui » témoigne Marie Cauderlier, une membre du club.
Seule ombre au tableau, cette formation n'est pour l'instant qu'un loisir. En effet, aucune reconnaissance officielle n'est à l'ordre du jour en Belgique.
« On travaille à ça, pour essayer de pouvoir présenter des binômes qui sont complets et qui sont prêts pour le sauvetage et que les autorités puissent se rendre compte que le chien de sauvetage est aussi compétent que le chien de décombres, le chien de pistage, le chien de recherche ou le chien explosif » conclut la président de l’ECAB.
En attendant cette reconnaissance, Japy, Yula, Eywa et les autres évoluent avec leur maître. Une certitude ils seront prêts et cela avec, en plus, beaucoup de plaisir.