En juin dernier, on apprenait que la commune de Seneffe avait déposé plainte pour suspicion de fraude à la carte essence dans le chef de membres du personnel. Aujourd’hui, c’est le groupe PS qui annonce avoir fait la même démarche. Si l'enquête est actuellement en cours, les conseillers socialistes pointent notamment du doigt la gestion de cette affaire par la bourgmestre en interne.
Les suspicions de fraudes aux carburants au service travaux continue d’animer les discussions dans l’entité seneffoise. Début août, le groupe socialiste a lui aussi déposé plainte contre X dans ce dossier. Un dossier qui peine à avancer en interne selon lui, évoquant des négligences de la part de la bourgmestre.
« Fin juin , des agents ont révélé qu’effectivement, ils détournaient les cartes essence à leur profit. C’est seulement fin août qu’ils ont été auditionnés par l’administration et le collège. Ce qui nous parait très long. Aucune sanction n’a encore été prise à leur égard et ça nous inquiète par rapport aux autres collaborateurs communaux. », regrette le chef de groupe PS.
La bourgmestre de Seneffe se défend de ces accusations. Pour Bénédicte Poll, depuis le début de l’affaire, le collège agit de façon à ne pas perturber l’enquête en cours. Une demande a été introduite pour avoir accès au dossier, toujours à l’instruction. Des éléments dont dépendent les procédures menées en interne.
« Il y a en effet un agent qui a avoué certains faits. Renseignements pris auprès de nos conseils juridiques, les mesures pour entamer une procédure disciplinaire sont insuffisantes. On espérait avoir accès au dossier pour pouvoir le faire. », explique la bourgmestre de Seneffe.
Parmi les multiples manquements cités par le PS en terme de gestion dans cette affaire, il y a aussi la position de l’échevin des Travaux. Celui-ci louerait un hangar à l’un des agents visés par l’enquête. Pour le groupe socialiste, il y a conflit d’intérêt.
« Cela ne me pose pas de problème qu’un échevin loue un de ses biens. J’ai un problème à partir du moment où il le loue à un de ses agents et où on apprend que cet agent est pointé du doigt dans une affaire d’abus. Là, ça me pose question. », ajoute Michaël Carpin.
Contacté par téléphone, Eric Delannoy confirme la location du hangar et des liens commerciaux avec l’agent communal dans la sphère privée mais dément les accusations de conflit d’intérêt. L’échevin des Travaux se dit prêt à être entendu dans le cadre de cette affaire.
Une affaire dont on reparlera lors du conseil communal prévu ce 12 septembre. La commune s’est constituée partie civile, une décision du collège que les conseillers devront ratifier. Côté socialiste, on a déjà annoncé qu’on s’abstiendrait si certaines interrogations restaient sans réponse.