C'est une nouveauté d'importance dans le milieu des motards. Depuis ce mois de janvier, un contrôle technique est obligatoire mais uniquement dans deux cas: pour les motos d'occasion et après un sinistre. A Péronnes-lez-Binche, nous avons rencontré un concessionnaire aussi actif pour les occasions. Et à Bray, le club motocycliste est totalement opposé à cette mesure. Argument des uns et des autres.
Changements dans le milieu des motards: depuis ce mois de janvier un contrôle technique est obligatoire pour les motos de plus de 125 centimètres cubes. Ceci dans deux cas bien spécifiques.
"En fait, dans deux cas, c'est à dire à la revente donc de particulier à particulier ou de professionnel à particulier etaprès un gros sinistre, on demande une intervention d'un garage. Donc c'est vraiment pas mal du tout au niveau de ces deux façons de voir les choses. Ça protège le futur acheteur et également l'utilisateur d'un accident, d'une moto qui est accidentée et être sûr de reprendre ce véhicule en parfait état" argumente sébastiano Signorelli, concessionnaire moto à Bray.
Pour l'instant, il s'agit d'un contrôle technique non périodique. Pour passer ces contrôles, vous devriez vous munir de deux documents le certificat d'immatriculation et le certificat de conformité. Le but, affirment les défenseurs de la mesure, étant de vérifier si vous disposez d'équipements homologués et de vérifier aussi des limites de pollution environnementale et sonore.
"D'autres points techniques seront aussi contrôlés le contrôle du numéro de châssis, voir si celui ci n'a pas été retouché maladroitement ou on a pu cacher des vices. L'autre contrôle va se faire au niveau des suspensions, donc bien sûr, ce qui maintient la moto au sol, les roues bien sûr, les pneus, l'éclairage avant arrière et bien sûr la visibilité. Ce sont les clignotants qui permettent aux autres automobilistes de voir les manoeuvres qu'on va engager au niveau de la pollution. Là, il y a un petit test, mais ça, c'est vraiment pour les dernières générations de motos" poursuit Sébastiano Signorelli.
Un contrôle technique pour les motos, limité pour l'instant, cette confrérie motocycliste y est totalement opposée. Selon eux, cette mesure est le résultat d'un lobbying des entreprises, des centres techniques.Et de nous affirmer "On conduit une auto, mais on pilote une moto".
"Tout le monde sait que le motard utilise sa moto non pas de manière utilitaire comme l'automobiliste, mais il l'utilise exclusivement pour avoir du plaisir et des sensations.Ce qui signifie en d'autres termes que la moindre défectuosité, il va le percevoir, parce qu'elle va rendre la moto très désagréable. Donc, notre contrôle technique, nous le faisons chaque matin en mettant une moto en marche" argumente Michel Degueldre de la Confrérie motocycliste classique de Binche".
Et de reprocher aux pouvoirs publics de mettre les motards en danger vu l'état dégradé des voiries.Conséquence, d'après eux, cela va freiner la vente des motos d'occasion.
"Ce qui prime dans ce contrôle technique, l'aspect sécuritaire est tout à fait auxiliaire, je crois que c'est l'aspect financier. C'est ce qui dégoûte le plus dans le monde du motard, c'est qu'on utilise un argument sécuritaire pour nous faire passer une pilule financière. Et cela, ce n'est pas possible" nous explique Julien Acke de la Confrérie motocycliste de Binche.
Si le contrôle technique moto se généralise et devient un contrôle technique et périodique, comme pour les autos, ces fédérations de motards n'excluent pas de nouvelles actions de protestation.
Denis COLETTE