Vu l'augmentation de la participation à la dotation communale des zones de secours, la Province de Hainaut se trouve dans une situation périlleuse. Résultat, un travail sur le budget des trois prochaines années qui aboutit à des restrictions tous azimuts. Sont particulièrement touchés le sport et le tourisme. Malgré tout, l'institution a voulu faire des économies sans aucun licenciement. Ce plan concerne les années 2022 à 2024, jusqu'à la prochaine mandature donc.
La participation au financement de la dotation communale des zones de secours coûtera 52 millions à la Province de Hainaut d’ici 2024. Ces moyens dégagés pour participer au financement des zones de secours le seront inévitablement au détriment de plus-values que la Province apportait jusqu’à présent. Le ton est donné.
Il est confirmé par la conclusion du vaste plan d’économie qui sera engagé dès l’année prochaine, ouvrez les guillemets « le maintien de l’équilibre budgétaire par la maîtrise de la masse salariale, et notamment du coût des évolutions de carrière, est un défi majeur. »
Un défi que la province de Hainaut est prête à relever dès 2022 et jusqu’à la fin de la mandature en faisant appel à la créativité et à l’imagination, au dialogue aussi. Elle met dès aujourd’hui sur les rails un plan ambitieux qui vise à maintenir l’emploi tout en dénaturant le moins possible l’offre de service ET sans augmentation de taxes et d’impôts.
Le moins possible en effet car s’il est bien sûr question de mutualiser, fusionner, renforcer des collaborations entre services, de réduire le nombre de bureaux et donc de bâtiments, de réduire les coûts énergétiques, … il est aussi question de ne plus remplacer les départs à la retraite, de réduire des subsides (-18% en moyenne), d’explorer toutes les pistes permettant d’éviter un recrutement.
Et encore, de limiter les normes d’encadrement aux strictes obligations légales dans les secteurs de la santé mentale, de l’enseignement, des bibliothèques par exemple.
Les collaborateurs occasionnels seront moins sollicités, les nouveaux projets devront atteindre la neutralité budgétaire. La Province de Hainaut et ses institutions assurent de nombreuses prestations pour des tiers. Ces tarifications seront revues à la hausse dès 2022. Il sera mis fin à toute forme de gratuité dès 2023.
Grâce aux départs à la retraite, on annonce tout de même la disparition de 450 équivalents temps plein d’ici la fin de la mandature mais aussi un plan de mobilité interne avec formations à la clé. Economie estimée : 22,5 millions d’euros.
Si on veut extraire quelques exemples qui interpelleront sans doute le grand-public, le fonctionnement des bibliobus sera réduit, l’exploitation touristique du plan incliné de Ronquières sera stoppée notamment parce que le partenariat avec le SPW se termine justement et ne sera pas renouvelé. L’imprimerie provinciale cessera ses activités, ou Teralis abandonnera ses services en tant qu’agence de voyage.
D’ici 2024, l’institution devra trouver 9 millions supplémentaires pour les trois exercices restant. Elle conclut qu’après l’enseignement, la protection civile est au deuxième rang avant l’action sociale. Dès lors, elle se voit comme le tiroir-caisse et espère encore et toujours que le gouvernement wallon entamera une réflexion sur les rôles et missions des Provinces.
N. Roland