Le phénomène n’est pas neuf mais avec la crise et de nouvelles habitudes comme le télétravail, les services publics accentuent la digitalisation de leurs activités avec comme conséquences la fermeture de bureaux. Ce sera le cas à La Louvière où à moyen terme le bureau de recouvrement du SPF Finance quittera la cité des Loups.
Alors qu'ils semblent presque sortis de terre hier, les bâtiments du SPF Finances à La Louvière sont petit à petit désertés par les fonctionnaires fédéraux. Un abandon qui n'est pas neuf mais qui a été dénoncé en commission des Finances de la Chambre.
« Depuis plusieurs années, les fermetures de bureaux locaux du SPF Finances se comptent en dizaines, voire en centaines. Le service public de proximité est de plus en plus mis à mal et la région du Centre, qui compte quand même quelque 250 000 habitants, n'a pas été épargnée » dénonce Marco Van Hees (PTB).
Une fermeture confirmée par le ministre des Finances. N'étant déjà plus propriétaire du bâtiment, le Service public fédéral Finances ne renouvellera pas son bail, qui arrive à échéance en 2024.
« Il est en effet prévu de fermer les bureaux de La Louvière et de Mouscron. Le contrat de bail arrivant à échéance le 31 décembre 2024. Dans le Hainaut, le bureau de Thuin fermera également ses portes en 2023 » a confirmé Vincent Van Peteghem (Open Vld).
Les contribuables de la région du Centre devront alors se rendre soit à Mons ou à Tournai, soit utiliser les outils numériques proposés par le SPF Finances. Une évolution qui, pour la députée socialiste louviéroise Laurence Zanchetta, dirige certains citoyens vers une plus grande exclusion sociale.
« Il faut quand même se rendre compte, dans la vie réelle de tous les jours, qu'il y a une frange de la population pour laquelle s'est extrêmement compliqué de s'y retrouver. Et il faut reconnaître que parfois, les choses ne sont pas expliquées clairement ».
Mais pour le ministre, les outils téléphoniques ou numériques répondent à l'immense majorité des besoins des citoyens. Et pour celles et ceux qui éprouveraient encore des difficultés, des collaborations avec d'autres acteurs locaux ou régionaux sont envisagées afin de maintenir une possibilité de contact physique avec le contribuable.
A. Laurent